GRAPHIC ART

Goya

Olivier Bleys et Benjamin Bozonnet

La BD est un média en vogue. Avec près de 5000 titres publiés chaque année en France, il y a de quoi aborder un large panel de sujets. La vie des grands artistes ou de leurs modèles semble être devenu un filon rentable. On a vu Picasso croqué par Birmant et Oubrerie, Pascin par Johan Sfar, et Kiki de Montparnasse, la muse de Man Ray, par Catel et Bocquet. Glénat aborde le secteur avec de grandes ambitions, prévoyant une série de trente albums pour dessiner une autre histoire de l’art. Les résultats sont forcément inégaux mais l’un des premiers tomes, consacré à Goya, fait efficacement entrer, grâce au trait allusif, mal léché, de Benjamin Bozonnet, dans les affres de la création d’un vieillard acariâtre. Goya a alors 73 ans et s’isole dans une ferme près de Madrid pour y générer ses diaboliques Pinturas negras devant lesquelles se signent les paysans. Réalisées sur les murs en 1819, elles auraient pu disparaître, n’étant déposées qu’en 1874 lorsque le baron d’Erlanger acquiert la Quinta del Sordo et les fait maroufler sur toile pour les vendre à l’Exposition universelle de Paris. Sans succès : il les cèdera finalement au Prado, concluant un étrange épisode de l’art espagnol.


Goya, par Olivier Bleys (scénario) et Benjamin Bozonnet (dessin), Glénat, 2015, 56 p., 14,50 €.

Goya - Olivier Bleys et Benjamin Bozonnet


Review published in the newsletter N° 379 - du 5 mars 2015 au 11 mars 2015

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