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Patrimoine

L'Unesco dévoile son cru 2001

Le Comité du Patrimoine Mondial est réuni à Helsinki pour inscrire de nouveaux sites sur sa liste. Dans le premier lot de lauréats, rendu public hier soir, figurent Provins et Essaouira.


Ville de Goias, Brésil
On l'attend comme la sélection des ventes de livres sur «L'Express» ou comme le Top of the Pops anglais. La publication de la liste annuelle des sites inscrits au patrimoine mondial, chaque mois de décembre, a réussi l'exploit d'intéresser le grand public. Pour des raisons qui ne sont pas toutes de pure culture générale : chaque pays attend avec impatience de voir ses représentants sur le podium. Pour entretenir le suspense, les lauréats sont annoncés en deux sessions. La première, hier, au palais des congrès d'Helsinki, a abouti à la consécration de douze sites. L'Europe en obtient la moitié : le centre historique de Vienne (Autriche), les églises de la Paix à Jawor et Swidnica (Pologne), le centre historique de Guimarães (Portugal), la ville de Provins (France), la zone d'exploitation minière de la montagne de cuivre à Falun (Suède) et le paysage de Fertö-Neusiedlersee (à la frontière de l'Autriche et de la Hongrie). En Asie, Samarcande (Ouzbékistan) est accompagnée des grottes de Yungang (Chine). Sur le continent africain, les jurés ont choisi la vieille ville de Lamu (Kenya) et la médina d'Essaouira, l'ancienne Mogador (Maroc). Israël fête sa première inscription avec le parc national de Massada tandis que la vieille ville de Goias (Brésil) sauve l'honneur du Nouveau Monde. A ces sites culturels s'ajoutent six sites naturels : deux au Brésil (îles Fernando de Noronha et zone du Cerrado), le parc de Humboldt à Cuba, celui de Sikhote-Alin en Russie, la Jungrau en Suisse, les côtes de l'East Devon et du Dorset en Grande-Bretagne.


Ville de Provins, France
Une autre sélection retient l'attention : elle concerne le patrimoine en péril. Si les chutes d'Iguaçu viennent d'en être retirées, à la suite des mesures de protection prises par le gouvernement brésilien (comme l'interdiction du survol), deux autres y font leur entrée. Il s'agit des rizières en terrasses des cordillères des Philippines, une véritable dentelle paysagère, et la ville sainte d'Abou Mena en Egypte. Dans le premier cas, le comité s'inquiète de l'absence d'une politique contraignante de protection. Dans le second, ce sont les mesures de développement agricole qui sont en cause. Le programme d'irrigation a entraîné une hausse du niveau de la nappe phréatique. Les infiltrations menacent désormais les fondations du baptistère, des basiliques et des autres bâtiments paléochrétiens.


 Rafael Pic
14.12.2001