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Marché

Reynolds superstar à Londres

Omai, le tableau vendu hier par Sotheby's, signe la seconde plus haute enchère de l'histoire de l'art britannique.


Sir Joshua Reynolds,
Portrait d'Omai,
huile sur toile, 228 x 145 cm
Estimation : 6 / 8 millions £
Vendu : 10,3 millions £
La semaine de l’art britannique n’est pas encore terminée, mais on connaît d’ores et déjà la pièce qui aura fait le plus sensation. Jeudi dernier, le Portrait d’Omai de Sir Joshua Reynolds, proposé par la famille des comtes d’Howard était mis en vente par Sotheby’s. Il a finalement été acquis pour 10,34 millions £ , commission incluse, soit 2 millions £ de plus que son estimation haute. Un nouveau record a été établi pour une œuvre de l’artiste, bien loin d’ailleurs de celui détenu par les Archers, vendu en novembre 2000 pour 1,65 millions £. Mais il a surtout atteint la seconde enchère la plus haute pour un tableau britannique. Sur cette échelle, il se situe ainsi entre les 7,9 millions £ du Portrait d’un tigre royal de Georges Stubbs et 10,7 millions £ réalisés en 1990 par un paysage de Constable, The Lock.

Après avoir déclaré, «C’est de loin la meilleure et la plus importante peinture britannique à apparaître sur le marché en 25 ans de commerce d’art», le marchand d’art londonien, Guy Morrison, a dit l’avoir achetée en ayant d’ores et déjà l’idée d’un collectionneur intéressé. Il s’agit là d’un second coup dur pour la Tate Britain qui avait dans un premier temps espéré acheter la toile grâce à un traité privé avec les trustees du Castle Howard. Si rien n’empêche le musée de démarcher auprès du marchand, un prix aussi spectaculaire risque en effet de constituer un obstacle majeur. Et le portrait considéré comme l’une des meilleures œuvres de Reynolds pourrait bien quitter le sol britannique.

Derrière ce grand succès se cachent d’autres résultats. Du côté de chez Christie’s, les résultats de grande vente du 28 novembre ont été mitigés. Les 31 lots ont totalisé 4,6 millions £. Les 11 toiles proposées par la fondation De Morgan ne rapportant qu’1,3 millions £ contre les 2 millions £ espérés. Un certain nombre des pièces majeures sont en effet restées invendues : le portrait de Pénélope par J.R. Spencer Stanhope, quatre paysages dessinés par Gainsborough ou deux toiles à l’antique d’Alma-Tadema, Animaux aquatiques et le Frigidarium. La seule enchère millionnaire a été le Hamac de Tissot, (1,3 millions £), loin devant les 443 000 £ de John Melhuish Strudwick . Chez Sotheby’s, la British Sale à laquelle figurait le fameux Reynolds a connu plus de succès. Ses 32 lots ont rapporté 17 millions £, cinq d’entre eux dépassant les 800 000 £ : l’Ophélie de John Williman Waterhouse avec ses 2 millions £ mais aussi le Portrait de Richard Arkwright avec son épouse et sa fille de Joseph Wright of Derby (estimé 800 000 £, vendu 883 000 £), Garrick avec Burton et Palmer dans l’Alchimiste de Zoffany (estimé 400 000 £, vendu 861 000 £) et Portrait d’Henri VIII des années 1520 (estimé 400 000 £, vendu 828 000 £).


 Zoé Blumenfeld
01.12.2001