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Expositions

Hitchcock : l’ombre d’un homme sur la création contemporaine

Le Centre provincial d'art contemporain de Hasselt en Belgique rend hommage à une figure immortelle de l’histoire du cinéma qui continue de marquer les esprits des jeunes talents.


Cindy Bernard
© Centre provincial d'art
contemporain de Hasselt
Avec 54 films à son actif, le maître du suspense, Alfred Hitchcock, a créé un style reconnaissable entre mille : poursuites, femmes fatales, espionnage enveloppent le crime. Une recette répétée sans fin qui a fait son succès. Son goût pour Georges Rouault, Raoul Dufy et sa coopération avec Salvador Dali illustrent son intérêt pour l’art. Après la grande exposition parisienne explorant les influences de l'art sur l'œuvre d'Hitchcock, l'approche belge analyse la manière dont les artistes contemporains se sont approprié les thèmes et les techniques de la filmographie du cinéaste. Outre son impact sur les cinéastes, le voyeurisme, l’obsession et la duplicité sont également réinterprétés par des peintres, des photographes et des créateurs de notre époque.

L'artiste anglais, Douglas Gordon, présente 24 Hours Psycho, une projection du film original ralenti à deux images par seconde sur un écran autour duquel le spectateur peut circuler. Une nouvelle approche qui permet de redécouvrir un mythe du cinéma. Spécialement conçu pour l’exposition, The Phoenix, des deux cinéastes expérimentaux allemands, Christophe Girardet et Matthias Müller, propose un montage de séquences de films d’Hitchcock comme La maison du docteur Edwards ou Les amants du Capricorne. Le maître des nouvelles technologies, Stan Douglas, retravaille les passages cruciaux de Marnie en insistant sur la notion de répétition et d’obsession. L’artiste français Pierre Huygue, explore Fenêtre sur cour et le phénomène de la mémoire filmique durant les 16 minutes de Remake. Jouées par des acteurs modernes, les scènes historiques prennent une tout autre signification.

Tetrad Series de l’artiste américain John Baldessari utilise des images de La mort aux trousses pour créer une relation entre l’œuvre et le spectateur qui tente de donner un sens à des images disparates. L’un des plus importants artistes anglais de ces 20 dernières années, Victor Burgin, s’attache, lui, au thème du voyeurisme et de la femme. Son travail photographique dans The Bridge examine les objets, les caractères et les symboles utilisés dans Vertigo. C’est également sur cette dernière référence que Cindy Bernard aborde Location Proposal #2, une recréation digitale projetée ensuite sur trois écrans. Et ne faut-il pas voir dans les œuvres de Cindy Sherman de multiples représentations de la « blonde hitchcockienne » associant colère, effroi et érotisme ?


 Stéphanie Magalhaes
28.12.2001