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Musées gratuits : Paris imite Londres

C’est à l’occasion des fêtes, le 22 décembre, que l’accès aux collections permanentes de neuf musées de la ville de Paris devient gratuit, une mesure à la fois symbolique et politique.


Musée Carnavalet.
© Marc dabroca / Paris-musées
Après le gouvernement anglais qui a instauré la gratuité récemment dans des musées nationaux, c’est au tour du maire de Paris de proposer un libre accès aux collections permanentes de la ville. Cette mesure se substitue avantageusement à une autre qui donnait accès gratuitement aux collections et aux expositions le dimanche jusqu’à 13 heures. Les expositions temporaires restent payantes pour les adultes, mais l’entrée sera offerte aux moins de 13 ans. Neuf musées sont concernés par l’application de cette mesure le 22 décembre : le musée d’art moderne de la ville de Paris, le musée Carnavalet, le musée Cognacq Jay, le musée de la Vie romantique, le musée Bourdelle, le musée Zadkine, la maison de Balzac, le musée Jean Moulin et la maison de Victor Hugo. Cette dernière sera gratuite de janvier à mars puis son espace sera entièrement consacré à une exposition temporaire sur Victor Hugo et le théâtre, pour marquer le bi-centenaire de sa naissance. Elle rouvrira les portes de sa collection permanente à partir du 15 août. Enfin les musées en rénovation, le Petit Palais et le musée Cernuschi, dont la réouverture est prévue en 2004, seront aussi libres d’accès. Autre détail, les institutions de la ville de Paris fermeront un peu plus tard, à 18 heures.


Musée d'art moderne de la ville de Paris.
© Paris-musées
Cet engagement de Bertrand Delanoë, pris lors de sa campagne municipale, aboutit le 22 décembre, huit mois après son élection. Pendant l'année 2000, 349 370 visiteurs ont poussé les portes des collections permanentes de ces neuf musées. Les expositions temporaires ont eu une fréquentation presque double, avec 571 600 personnes. Le manque à gagner, annoncé dans une fourchette de 6 à 8 millions de francs par la mairie, sera comblé par un redéploiement des crédits de la Direction des Affaires culturelles. Concrètement pas de changements dans les musées concernés, si ce n’est une restructuration de l’accueil, comme nous l’explique un des responsables du musée d’art moderne de la ville de Paris, « Nous allons nous organiser pour avoir un accueil souple et rapide, pour ne pas ennuyer les visiteurs, mais pour pouvoir mesurer la fréquentation nous donnerons des tickets gratuits à l'entrée. ». Une grande campagne de communication va commencer sur les murs de la capitale pour avertir les Parisiens et les inciter à pousser les portes de leurs institutions. Selon les responsables de la communication de la ville de Paris, cette mesure , qui s'inscrit dans la nouvelle politique culturelle du nouveau maire, s'accompagne d;une augmentation budgétaire pour favoriser les acquisitions : les 2,9 millions d'euros en 2001 deviennent 3,8 millions d'euros en 2002. Le budget de fonctionnement des musées augmente également en passant de 4,8 millions d'euros en 2001 à plus de 5 millions en 2002. Les prochains mois montreront si les objectifs de la gratuité, une hausse de la fréquentation et son élargissement à un nouveau public, peuvent être effectivement atteints.


 Magali Desautez
22.12.2001