Home > Le Quotidien des Arts > Gordon Parks, la vie en noir et blanc

Expositions

Gordon Parks, la vie en noir et blanc

Après la grande rétrospective organisée en 1999 par la Corcoran Gallery of Art, c’est au tour du musée de Cleveland d’accueillir des œuvres du grand photographe américain.


Gordon Parks, Sans titre
(Muhammad Ali with children
),
1970. Cliché argentique
Courtesy of Howard Greenberg
Gallery, New York
Qui était Gordon Parks ?
Tom Hinson. Conservateur. Né en 1912 à Fort Scott au Kansas, il était le plus jeune fils d’une famille pauvre de 15 enfants. Son père était un modeste fermier. Autodidacte, Gordon Parks s’est consacré à la photographie dès 1937. Il était très intéressé par les documents produits par un organisme américain appelé FSA (Farm Security Administration). Cette institution, qui n ‘existe plus, était chargée de réunir des informations sur les conditions sociales dans le monde rural à travers les Etats-Unis. Elle employait alors des photographes chargés de réaliser des reportages. Gordon Parks a été engagé par la FSA. De 1949 à 1969 il a travaillé pour « Vogue » et « Glamour ». Il est devenu célèbre dans les années 60 pour ses portraits de dirigeants de la « Black Revolution ». C’est un artiste aux multiples talents, romancier, poète, compositeur et bien-sur photographe.


Gordon Parks, Sans titre
(3 personnes et un bébé dans
une poussette)
,
Cliché argentique
Courtesy of Howard Greenberg
Gallery
Il a pris beaucoup de photographies des « leaders » de mouvements américains engagés pour la défense des noirs. Etait-il lui-même un activiste ?
Tom Hinson. Il était surtout un grand reporter. Il a passé beaucoup de temps avec tous ces groupes. Il a écrit et publié deux ouvrages sur eux. C’était avant tout un témoin de ces mouvements.


Gordon Parks, Malcolm X, 1963
Cliché argentique
Courtesy of Howard Greenberg
Gallery
Quelles sont les thématiques de l’exposition ?
Tom Hinson.
Nous exposons 17 photographies en noir et blanc de ses séries les plus emblématiques. Tout d’abord la vie à Harlem dans les années 40. Un autre parcours aborde les thèmes des noirs musulmans et du mouvement pour les droits civiques dans les années 60. Un troisième ensemble est constitué de portraits de Mohamed Ali et de Malcom x. Toutes ces œuvres soulignent l’expression lyrique, poignante, historique et politique de Gordon Parks. Il y en a une que je trouve particulièrement merveilleuse de Mohamed Ali entouré d’enfants, le corps et le visage de l’athlète sont animés et les petits semblent tellement enchantés... Il y a une scène dans la rue de Harlem, où l’on voit un groupe d’adultes et une femme avec un enfant dans sa poussette qui est très vivante. Une autre, qui représente un membre d’un gang avec une brique dans sa main. Gordon Parks savait prendre un cliché juste au bon moment, toutes ses compositions étaient pleines de vitalité.


 Laure Desthieux
08.01.2002