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Expositions

Les Rois mages entrent au monastère

Le musée-monastère de Pedralbes part sur les traces des Rois mages et fait revivre une tradition millénaire.


Devant d'autel de Mosoll
© Musée national d'art de catalogne
Issue du second chapitre de l’Evangile selon Matthieu, la tradition des Rois mages évolue au cours de l'histoire. C’est au 3e siècle que l’iconographie de ces savants non-juifs apparaît dans les sarcophages ou les catacombes. Toujours au nombre de trois, Gaspar, roi des Indes, Balthasar, roi d’Arabie et Melchior, roi de Perse, suivent l’étoile qui les mène jusqu’à la crèche. L’exposition tente d’élucider les mystères qui entourent ces mages. Comment sont-ils apparus, d’où viennent-ils, que représentaient leurs offrandes, combien de temps à duré leur voyage...? Outre l’Évangile, les textes apocryphes apportent des éléments supplémentaires à la scène de l’Adoration. Ces détails seraient susceptibles d’avoir influencé les artistes. Parfois suivis de chameaux ou encore précédés de l’étoile, les trois porteurs d’offrandes se parent de leur plus beaux atours au 15e siècle.


Ferrer Bassa, L'Adoration
des Rois mages
, 1346
© Musée d'Histoire de la ville.
Musée-Monastère de Pedralbes
Les 14 œuvres présentées parcourent l’histoire et l’iconographie de ces figures du Nouveau Testament, du 13e au 18e siècle. Leur caractère énigmatique attire des artistes en tous genres : peintres, sculpteurs, imagiers. Dans la première salle, les fresques de Ferrer Bassa, datées de 1346, destinées à la cellule de l’abbesse Francesca Saportella à San Miguel s’inspirent de la vie du Christ et de la Vierge. La scène de l’Adoration met volontairement en scène des rois couronnés venus d’Orient et non des mages. La seconde salle nous fait découvrir certains critères de différenciation qui se mettent en place dès le 13e siècle. Le Devant d’autel de l’église Santa Maria de Mosoll, fait défiler les trois personnages à cheval, dans des espaces voûtés évoquant des palais. Le luxe et l’exotisme se font de plus en plus présents dans les scènes du 14e siècle comme en témoigne l’œuvre de Jéronimo Ezquerra, dans laquelle les rois arborent des étoffes somptueuses et des présents dorés.


Jeronimo Ezquerra, L'Adoration
des Rois mages

© Collection Carmen
Thyssen-Bornemisza
Avec les grandes découvertes bibliques, un regard neuf se pose sur ces personnages. Si le goût pour l’exotisme persiste, les trois rois prennent peu à peu des allures de personnages réels, vêtus comme les autochtones. L’Epiphanie de Della Robia voisine avec des retables et des panneaux d’anonymes. Cette exposition a également donné l'occasion d’entreprendre la restauration de certaines œuvres comme l’Autel de l’Epiphanie attribué à Damia Forment au 16e siècle ou la miniature du Livre de chœur d’Esmeraldo Dotavanti.


 Stéphanie Magalhaes
31.12.2001