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Marché

Rose bilan pour le Salon du dessin

La onzième édition de la manifestation parisienne s'est clôturée sur une satisfaction générale.


Franz Horny, Paysans de la campagne
romaine en route au marché

© Galerie Arnoldi Livie
Le Salon du dessin, qui a fermé lundi, a rassemblé pour une petite semaine vingt-cinq des principales galeries spécialisées aux salons Hoche, à Paris. Parmi celles-ci figuraient les neuf maisons membres de l’association organisatrice du salon et seize invités, parisiens et étrangers. Interrogé sur le bilan de cette onzième édition, le président de l’association, Hervé Aaron, exprime sa satisfaction. «Sur le plan de la fréquentation, les chiffres sont à peu près similaires à ceux de l’an passé : 3500 personnes sont venues au vernissage ; entre 4500 et 5000 pour le reste du salon. Nous avons également constaté une hausse de la qualité de la clientèle. Ainsi, lors du déjeuner que nous organisons tous les ans pour des conservateurs, nous avions tous ceux qui comptent, au monde, pour notre domaine. Si on tient compte du nombre d’expositions ou de ventes qui se sont greffées sur l’évènement, nous pouvons considérer que nous avons atteint notre objectif qui était de faire de Paris la capitale du dessin».


Louis-Roland Trinquesse, Jeune
femme endormie dans un fauteuil

© Galerie Agnew's
Même son de cloche auprès des différents galeristes français… Sylvie Tocci-Prouté de la galerie Paul Prouté, considère que «la qualité des œuvres présentées est toujours plus haute, ce qui est important pour la renommée de l’évènement» et ce qui explique la présence elle-aussi croissante de conservateurs, de trustees ou d’amateurs américains et français. De la trentaine d’œuvres figurant au catalogue, dix-neuf ont trouvé acquéreur comme les différents paysages français signés Oudry, Corot ou Millet. En tant que galeriste, Hervé Aaron note que, pour sa galerie, «ce salon est le meilleur depuis onze ans». Quant à François Lorenceau, de la galerie Brame & Lorenceau, il se félicite de la vente d’une dizaine d’œuvres sur les vingt-cinq présentées même s’il considère que l’«l’appétit des collectionneurs était moindre, cette année».

Satisfaction identique chez les exposants étrangers. Chez Agnew's, connu pour sa discrétion, Gabriel Naughton considère que les ventes ont été aussi satisfaisantes que l'an dernier et fait état de contacts en cours. Jean-Luc Baroni, qui présentait son fameux Michel-Ange, insiste sur la qualité du public : «Les visiteurs sont très avertis sur les différentes périodes, sur les techniques, c'est assez insolite. On a la satisfaction de voir que les recherches que nous menons sont absorbées. Nous avons vendu des choses importantes comme un Boucher, deux Guerchin, un petit Redon ou une belle tête du Cavalier d'Arpin. C'est aussi pendant le salon que j'ai eu la confirmation de l'achat du Lorenzo di Credi, encore une fois par un collectionneur américain. Un client européen était aussi très intéressé mais il s'est désisté.» Pour Kate de Rothschild, les ventes ont été satisfaisantes mais la marchande note cependant qu'en dehors des très grands musées américains, l'intérêt des acheteurs s'est porté sur des œuvres moins chères que lors des précédentes éditions. Chez le bruxellois Patrick Derom, qui a écoulé deux beaux Spilliaert, un Khnopff et négocie actuellement un Picasso de 1919 et un Modigliani, tous les acquéreurs ont été des particuliers : «Ils sont plus rapides que les musées !»


 Zoé Blumenfeld
Rafael Pic
28.03.2002