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Musées

L'hôtel d'Assezat.


Gérard David,
Vierge à l'Enfant


Hubert Robert, Paysage au Pont


L'irrésistible expansion de la fondation Bemberg

Installée à Toulouse depuis 1995, la fondation a inauguré cette semaine de nouvelles salles pour y exposer ses acquisitions.

Georges Bemberg, un homme d'affaires cosmopolite - sa famille, d'origine allemande, est établie en Argentine depuis plus d'un siècle et il a lui-même étudié en France - a installé une partie de sa collection d'œuvres d'art dans l'hôtel d'Assezat, un bel édifice Renaissance de Toulouse, restauré avec le concours de la municipalité. Les Bonnard - une trentaine de tableaux dont La Femme au peignoir rouge (1916) et Iris et lilas (1920) - constituent l'un des points forts de la collection qui compte également des œuvres de Cranach, Clouet, Guardi, Longhi, Pissarro ou Gauguin.

La boulimie d'acquisition du fondateur et l'importance des réserves ont conduit à un programme d'agrandissement, justifié par ailleurs par une fréquentation de l'ordre de 50 000 visiteurs par an. «Les travaux ont porté sur l'immeuble voisin, à la belle façade en brique néo-classique, nous explique Philippe Cros, le conservateur. Il a été acquis par la ville et nous a été cédé en bail emphythéotique. Les investissements, en dehors de l'achat de l'immeuble, ont représenté environ 15 millions de francs et ont été partagés entre la commune et nous-mêmes. Nous allons ainsi accroître de 50% les espaces d'exposition. »Dans le même temps, la fondation se dotera d'ateliers pédagogiques et d'une salle permettant d'organiser des concerts ou des colloques.

Les quatre nouvelles salles serviront à élargir le registre de la fondation avec des œuvres du 18e siècle français. Parmi les acquisitions, on note des tableaux de Nicolas Lancret (Fête galante), Jean-Baptiste Pater (Scène de campement), François Boucher (Composition aux putti) ou Hubert Robert (Paysage au pont). Seront également présentés un Patinir et un Bonnard - un de plus ! Il ne reste plus, à ce jour, de tableaux, dans les réserves mais Georges Bemberg continue inlassablement d'acheter. «Il vient de nous envoyer il y a quelques jours un dessin de Matisse et une scultpure de Jean de Boulogne.» Faudra-t-il bientôt à nouveau pousser les murs ?


 Rafael Pic
12.09.2001