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Ouvert la nuit

Elle s'appelle Incognito, elle s'ouvre à vous à l'heure que vous décidez… si vous possédez le badge. Cette micro-galerie est inaugurée aujourd'hui à Saint-Germain-des-Prés.

La nuit gagne du terrain : les musées allemands et suisses organisent avec un succès croissant des portes ouvertes "round the clock", et l'adjoint à la culture de la ville de Paris, Christophe Girard, vient de proposer un événement semblable pour fêter le printemps 2002. A deux pas de l'Odéon, au 16 de la rue Guénégaud, trois jeunes associés ont décidé de surfer sur cette vague. Ils ouvrent aujourd'hui Incognito, qu'ils présentent comme le premier espace d'art contemporain ouvert 24h sur 24h.

«Il s'agit d'une petite surface de 10 mètres carrés, nous explique Arnaud Brument, l'un des associés, par ailleurs propriétaire de la galerie Sanguine. L'inscription coûtera 500 euros et donnera droit à un badge. Il ne s'agira pas à proprement parler d'une cotisation mais d'un avoir pour l'achat d'une oeuvre. Le badge permettra d'entrer à toute heure du jour ou de la nuit.» Le nom a été joliment trouvé par Ben, qui figure lui-même dans l'accrochage d'ouverture, à côté de photographies d'Araki et de Thomas Ruff ou d'un néon de Jack Pierson. Mais il correspond assez peu à la réalité puisque le visiteur nocturne deviendra lui-même objet d'exposition à travers la baie vitrée.

«C'est un système qui n'est pas très éloigné d'internet mais ça existe vraiment et vous pouvez y aller quand vous voulez., résume Arnaud Brument. L'idée était de créer vraiment un sentiment de club. Les gens s'inquiètent beaucoup du vandalisme et du vol mais les inscriptions sont nominales et le risque est limité.» Du côté du budget, l'investissement de départ, comprenant l'achat du local et les dépenses en vidéo et télésurveillance, serait de l'ordre du million de francs. Après le vernissage, la politique sera de présenter de jeunes artistes, comme Olivier Soulerin, dont les œuvres seront exposées en novembre.


 Rafael Pic
13.09.2001