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Musée Cernuschi © François Barboux


Détail d'un paravent en bois laqué, fin 18e siècle, © Musée Cernuschi


Cernuschi fait peau neuve

Après Guimet, Cernuschi : le musée d'art chinois de la ville de Paris va fermer en octobre pour une campagne de rénovation de 2 ans.

Sur les franges du parc Monceau, le musée Cernuschi expose depuis plus d'un siècle une importante collection d'art chinois et extrême-oriental. Son créateur, Henri Cernuschi, patriote italien et ami de Garibaldi, avait réuni au cours d'un voyage de plus d'un an près de 5000 objets, pour lesquels il fit édifier en 1873, par l'architecte Bouwens van der Boijen, l'actuel musée qui lui servait aussi de résidence.

Légèrement transformé au cours des années, le musée ne peut cependant plus faire l'économie d'une transformation générale. Son conservateur, Gilles Béguin, qui a fait passer la fréquentation de 37 000 visiteurs en 1998 à 58 000 en 2000, souhaite lui garder son aspect intimiste : «Nous ne sommes pas un musée universel, comme peut l'être Guimet. A Cernuschi, nous avons une approche esthétique plutôt que systématique. C'est une promenade d'une heure à travers l'art chinois.» L'installation électrique est bien sûr à refaire, tout comme les marches de l'escalier. Mais il faut aussi reloger la réserve d'arts graphiques, logée dans ce qui fut l'appartement de fonction, ou celle de céramique, actuellement dans les anciennes stalles à chevaux.

La rénovation sera menée par l'agence Architecture & associés. Le montant global des travaux est évalué à 27 millions de francs et une première tranche de 21 millions a été votée le 2 juillet 2001. Les surfaces d'exposition, qui s'étendent actuellement de 2300 mètres carrés, seront augmentées de moitié. Une nouvelle réserve des bronzes sera créée en sous-sol et le circuit de visite sera modifié. Le rez-de-chaussée sera désormais consacré aux expositions temporaires. Un mémorial au fondateur y sera installé dans l'ancien fumoir, qui retrouvera pour l'occasion une atmosphère 19e siècle, avec une passementerie rouge cramoisi. Au premier étage, une mezzanine sera construite et le fameux Bouddha, qui avait été repoussé en fond de salle dans les années trente, reprendra la position centrale et proéminente qu'il avait au tout début.


 Rafael Pic
14.09.2001