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Marché

Pour Christie's, la semaine des ventes londoniennes se poursuit.

Rothko, Bacon et Barceló connaitront-ils le succès de leurs aînés impressionnistes et modernes ?


Mark Rothko, No 15
Est. : 800 000 / 1 200 000 £
Dans la foulée des impressionnistes et des surréalistes, Christie’s consacre la soirée à l’art d’après-guerre. La vente commence avec 28 œuvres solidement ancrées dans le marché, celles des maîtres des années 1950-1960. On y retrouve Yves Klein avec un monochrome bleu de 1959 (IKB,500 000 £), Warhol avec un portrait de star (Judy Garland, 200 000 £), mais aussi Serge Poliakoff, Antoni Tápies ou Jean Dubuffet avec des lots moins importants. Parmi les pièces les plus attendues figurent celles de l’un des chefs de file de l’expressionnisme abstrait, Mark Rothko. Le No. 15 (800 000 £) a été peint en 1949, année où les couleurs lumineuses et la composition horizontale en rectangles dont les teintes se diffusent -qui restent indissociables de son œuvre- font leur apparition. En contrepoint à cet art presque ésotérique, la violence réaliste des peintures de Bacon mises en vente n’est que plus spectaculaire. La Tête (300 000 £) de 1962, portrait de chirurgien «inquisiteur», constitue par exemple un écho unique aux nombreuses images d’hommes torturés, mutilés qui hantent l’œuvre de l’artiste anglais.


Thomas Struth, Art Institute
of Chicago I
, 1991
Est. : 100 / 150 000 £
Après l’art des années 1950-60, une session sera consacrée à la dispersion de 36 lots d’art contemporain. Auprès de peintures signées par Miquel Barceló, L'eau potable (220 000 £) et Cap i pota (180 000 £) ou du collage de Basquiat Sans titre (Anatomie d’une main) (220 000 £), une large place est réservée aux photographies. En plus des tirages de Gilbert & George ou de Vanessa Beecroft, la vente réunit en effet un ensemble issu de la collection Grothe, consacrée à la photographie allemande des vingt dernières années. Chacune à leur manière, les œuvres d’Andreas Gursky, Thomas Ruff, Thomas Struth ou Thomas Demand, interrogent les limites de l’homme à percevoir le monde et celles de la machine à capter des éléments du réel. Ainsi, la disposition minimaliste d’une multitude de chaussures de Gursky (Sans titre, V, 150 000 £), l’immortalisation de lieux célèbres recréés de manière méticuleuse en miniature par Thomas Demand (Atelier, 40 000 £) ou la série de Thomas Struth sur les visiteurs d’expositions (Art Institute of Chicago I, 100 000 £)…


 Zoé Blumenfeld
06.02.2002