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Dix bougies pour Dada

Dada, la "première revue d'art" fête ses dix années de secousses et de succès.

PARIS, 1er fév (AFP) - La revue Dada fête en février ses dix ans et publie un numéro spécial consacré au dadaïsme et racontant l'aventure de la "première revue d'art", qu'on peut lire dès 6 ans et jusqu'à 106 ans, selon les termes de ses créateurs, Alexandre Faure et Héliane Bernard. Fidèle toujours à l'esprit du mouvement dadaïste, qui a érigé la mystification en dogme et, en pleine guerre de 14-18, a fulguré au delà des frontières, de Zurich à Paris en passant par Berlin, la revue n'avait en effet jamais consacré de numéro au dadaïsme. En vedettes de ce numéro anniversaire Tristan Tzara, Jean Arp, Max Ernst, Man Ray, Marcel Duchamp, Picabia, Otto Dix et George Grosz. "Dada, c'est un mot d'enfant, c'est une passion, c'est un mouvement d'art novateur et bousculeur d'idées reçues et notre revue joue sur ces trois tableaux", ont déclaré à l'AFP les deux fondateurs, historiens à l'origine. Amateurs d'art contemporain et voulant "sortir d'une démarche élitiste, conservatrice, figée dans la sacralisation de l'art", ils ont créé leur revue. S'adressant à l'origine aux petits (maternelle et primaire) par le biais des enseignants, Dada est maintenant lue par collégiens, lycéens, étudiants d'art et "plus si affinités". 12.000 exemplaires dont 6.000 abonnés chaque mois actuellement contre 3.000 aux débuts en 1994.

"Nous n'avons pas voulu faire une revue de critique, ce n'est pas un Beaux-Arts pour enfants mais une revue qui soit le reflet de la création en marche et une incitation à créer", ont-ils affirmé. Chaque numéro, depuis le premier et jusqu'au numéro 80 qui sort début février (il y eut un trou noir de juin 1993 à septembre 1994, Dada ayant arrêté faute de moyens pour repartir après s'être associé aux éditions Mango) est thématique. On y a parlé de mode, beauté, portraits, paix, campagne, métissage ou soleil. On y a aussi parlé d'artistes modernes ou anciens avec Vermeer, Rembrandt ou Goya au programme comme Tinguely, Alechinsky, Buren ou Tapies. On y a enfin parlé de mouvements artistiques, remontant même à Lascaux, mais à chaque fois, Dada croise les visions, fait référence à l'art contemporain et fait appel à de jeunes artistes d'aujourd'hui pour illustrer, en textes et en images, l'art de ceux d'hier. "L'art est vivant, la création n'est pas figée. Nous avons toujours, et volontairement, été choquants, secouants, voire sacrilèges. Il ne faut pas oublier que les artistes les plus sacralisés ont été des bousculeurs, des déstabilisateurs du convenu", a lancé Héliane Bernard. Le numéro de mars sera dédié au surréalisme, filiation évidente. Parallèlement, la revue qui s'est lancée dans l'édition depuis 1994 (trente cinq livres maintenant dans six collections graphiques célébrant peintres, poètes, auteurs de chansons et de pièces de théâtre) se prépare à sortir deux titres nouveaux. Il s'agira d'un Victor Hugo en cette année du bicentenaire et un premier livre-CD, "Chanter contre le racisme", avec dix-huit chansons célébrant le métissage par Pierre Perret, Maxime le Forestier, IAM, Manu Chao, Francesca Solleville, Claude Nougaro, Rachid Taha, Bernard Lavilliers, Têtes Raides ou Zebda.

Par Marie-Pierre LARRIVE

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  AFP
02.01.2002