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Expositions

Gérard Schneider, Opus 65 B., 1954


Symphonie pour Gérard Schneider

Coup de projecteur sur la création picturale de ce maître de l’abstraction lyrique au musée Henri-Martin. Après avoir été présentée à Metz, l’œuvre de Schneider termine sa tournée à Cahors.

Inscrite dans le cadre d’un nouveau cycle d’expositions, la rétrospective Gérard Schneider participe au dialogue ouvert entre le présent et le passé au musée Henri-Martin de Cahors. « Cette exposition répond à la monographie de Michel Ragon qui vient de paraître» nous indique Laurent Guillaut, conservateur du musée et commissaire de l’événement. Initié à la peinture par sa mère et formé à l’art français du 17e siècle par son père, Gérard Schneider (1896 – 1986) débute en 1918 dans l’atelier de Fernand Cormon, ancien professeur d'Henri de Toulouse-Lautrec. La Nature morte de 1924 témoigne de son admiration pour Cézanne tandis que Opus 80 de 1937 démontre une tendance expressionniste. « Schneider a influencé beaucoup de peintres, notamment des Américains par son lyrisme, l’utilisation du dripping et une peinture à l’horizontale.» Les années 50 sont décisives pour le peintre : naissance de l’expressionnisme abstrait à New-York sous le pinceau de Kline, De Kooning, Rothko, Biennale de Venise en 1954, rencontre du galeriste Sam Kootz à l’origine de sa première exposition personnelle.

Contrairement à Metz, Cahors choisit de cibler sa présentation sue une décennie : de 1950 à 1960. 54 œuvres issues, en grande partie, de collection particulières sont exposées. « L’accrochage des toiles tient compte des tonalités picturales. La musique occupe une place majeure dans son œuvre, comme en témoignent ses titres, il fallait donc éviter toute cacophonie.» Des toiles de prestige sont ici exposées : Opus 65 B. présentée la Biennale de Venise de 1954, Opus 5 C. à la galerie de Sam Kootz en 1955. « La certitude de ses gestes et la sérénité de son travail représente l’aspect le plus fascinant de l’artiste.»La dernière toile de Gérard Schneider, Sans titre de juillet 1986, retentit comme une ultime vibration dans la première salle de l'exposition : «l'œil de tigre», comme le surnommait sa femme, donne ici sa dernière note.


 Stéphanie Magalhaes
21.09.2001