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Expositions

Un vent du Nord souffle sur Londres

La vision poétique du paysagiste hollandais Aelbert Cuyp illumine les salles de la National Gallery. Axel Ruger nous parle de l’exposition.


Aelbert Cuyp, Paysage de rivière
avec cavaliers et paysans
,
environ 1660, huile sur toile
© The National Gallery, London
Formé auprès de son père Jacob, portraitiste reconnu, Aelbert Cuyp (1620-1691) a vécu durant toute sa carrière dans la ville de Dordrecht. Lui qui a su si bien mêler les effets italianisants à une vision idyllique des campagnes hollandaises n’est jamais allé en Italie. Ses paysages empreints d’une harmonie parfaite et baignés d’une douce lumière lui vaudront un grand succès de son vivant. En 43 peintures et 27 dessins, l’exposition retrace sa carrière.

Qui est à l’origine de cette exposition ?
Axel Ruger, commissaire d’exposition. L’initiative vient de la National Gallery de Washington, où l’exposition s’est récemment tenue. Il n’y a jamais eu de grande présentation sur Aelbert Cuyp. Excepté vers 1973, dans notre musée et également à Dordrecht, mais aucune n’était ambitieuse. Le fonds de Washington est plutôt riche en dessins. Nous avons souhaité travailler avec eux parce que nous possédons l’une des plus grandes collections de peintures de l’artiste. Le Rijksmuseum s’est joint à nous par la suite. Très curieusement, ils conservent très peu d’œuvres de Cuyp. Il faut savoir qu’une très grande partie de ses tableaux a été vendue en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis aux 18e et 19e siècles. C’était donc, pour les Pays-Bas, une occasion unique de revenir sur ce peintre essentiel.


Aelbert Cuyp, La Meuse à
Dordrecht sous l’orage
,
début des années 1650
© Washington, National Gallery of Art
Vous dites présenter les œuvres les plus importantes d’Aelbert Cuyp. Lesquelles ?
Axel Ruger. Nous rassemblons par exemple un certain nombre de paysages italianisants provenant de la collection Dulwich. Il y a le très célèbre La Meuse à Dordrecht sous l’orage (vers 1648-1650). On peut encore admirer Cavaliers et gardiens de troupeau et Dordrecht vue du nord-est. Enfin, parmi les dessins, il y a toute une série tirée de son carnet de croquis, qui comprend des études topographiques très intéressantes. Toujours dans le cadre de la préparation de ses tableaux, on trouve de très beaux dessins de plantes, d’animaux, de vaches...

Comment est organisée l’exposition ?
Axel Ruger. Nous avons procédé dans un ordre chronologique, bien que les œuvres d’Aelbert Cuyp soient très difficiles à dater. Au sein de cette organisation, nous avons inclus des mini thématiques. Par exemple, sur les quelques portraits qu’il a réalisés, ou encore ses grands formats, ou ses paysages avec vaches. C’est la première fois que son art est vraiment célébré. Pourtant cette campagne paisible, arcadienne, dans un pays plus prospère que jamais n’évoque-t-elle pas immanquablement le Siècle d’or hollandais ?


 Laure Desthieux
14.02.2002