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Marché

Arco affiche sa bonne santé

Le salon madrilène, qui s'est clos mardi dernier, a battu ses records en termes de fréquentation.


Qui aurait parié sur Arco lorsque la manifestation fut créée à Madrid, au début des années quatre-vingt, en pleine époque de movida, quelques années après la mort de Franco ? A 21 ans, Arco a plus que l’âge de raison et s’est affirmé comme l’un des grands rendez-vous européens, à côté de la Fiac ou de la foire de Bâle. Cette année, les 7 jours d’ouverture ont vu affluer 198 000 visiteurs, soit 13% de plus que lors de la précédente édition. De très nombreuses tables rondes ont été organisées et, comme cela est partout devenu la règle, une délégation fournie de collectionneurs (240) a été invitée.

Les galeries françaises semblent satisfaites de leur participation. Chez Marwan Hoss, on annonce avoir «très bien vendu» et «rencontré de nombreux collectionneurs». Même constat pour Marcel Fleiss de 1900-2000 : «Nous avons vendu environ 50 œuvres sur les 150 que nous avions apportées à Madrid. Une seule petite déception : nous n’avons vendu qu’un tableau Agero, ce peintre contemporain de Gris et Picasso auquel nous avions consacré tout un mur. Nous reviendrons l’an prochain avec, une nouvelle fois, un choix varié. Je préfère qu’il y en ait pour tous les goûts, cela nous donne plus de chances. Nous n’organisons des one-man-show que lorsque cela nous est imposé, comme à la Fiac.» Claudine Papillon se montre également satisfaite du résultat : «C’est la 4e année que nous participons et chaque année a été meilleure que la précédente. Nous reviendrons donc. Nous avons vendu 4 œuvres, deux à des Espagnols, deux à des Français. Il est cependant difficile d’entrer en contact avec les acheteurs espagnols si l’on n’expose pas d’artistes espagnols, ce qui est mon cas. Cette année, nous avions un one-man-show - ce qui permet d’être mieux remarqué - de Frédéric Lecomte. L’an prochain, nous présenterons probablement une sélection de plusieurs artistes.» Du côté de Thessa Herold, on a vendu un Miro et une gouache de Tanguy.


Qu’en est-il justement de l’activité commerciale ? Les institutions locales ont été particulièrement actives. La fondation Arco a procédé à des acquisitions pour 125 000 euros (dont un Xavier Veilhan à 29 000 euros, provenant de la galerie new yorkaise Sandra Gering, l’un des principaux fournisseurs du couple Fastow, au centre du scandale Enron), le centre galicien d’art contemporain pour 150 000 euros et son nouvel homologue basque, Artium (qui ouvre en avril), pour 230 000 euros. Le Reina Sofia a été le plus actif de tous, dépensant 550 000 euros sur, entre autres, Bellmer, Cristina Garcia Rodero ou Ernesto Neto. Sur la liste des achats possibles de la mairie de Madrid figurait Aerovoro, une sculpture de Martín Chirini, évaluée à 73 000 euros. Le rôle d’Arco comme plaque tournante vers le sud a été confirmé : on a remarqué une forte activité sur les artistes portugais (un Ernesto Neto à 40 000 euros, un ensemble de photos, Voar, d’Helena Almeida à 60 000 euros) et l’on a vu intervenir des collectionneurs costa-ricains, mexicains ou malaisiens. Après l’Australie cette année, la prochaine édition d’Arco, du 13 au 18 février 2003, accueillera la Suisse. La sélection des galeries helvétiques a été confiée à Martin Schwander, qui a été directeur du musée des beaux-arts de Lucerne de 1989 à 1997.


 Rafael Pic
25.02.2002