Home > Le Quotidien des Arts > Manhattan se donne à la photographie

Marché

Manhattan se donne à la photographie

Le Photo Show de l'AIPAD, l'un des principaux salons de tirages «vintage» et contemporains, se tient à New York jusqu'à dimanche.


William Klein, Danse au Waldorf,
New York
, 1955, tirage argentique
d'époque, galerie Howard Greenberg
L’Aipad (Association of International Photography Art Dealers) organise du 15 au 17 février son 22e Photography Show à New York. Comme les années précédentes, la manifestation a lieu dans les salons de l’hôtel Hilton mais elle dispose cette fois-ci d’un étage complet, ce qui a permis l’installation de stands plus grands. L’AIPAD a été créé en 1979 avec pour objectif de réunir les principaux marchands de photographie «vintage» et contemporaine, qui doivent se soumettre à une charte déontologique incluant notamment : l'honnêteté et l'exhaustivité en matière d'attribution et d'information, la fourniture de services diversifiés (catalogue, estimations), le respect des droits des photographes… et des clients.


Carlton Watkins, Cathedral Rocks
and Spires
, 1865-66,
tirage albuminé d'époque, galerie Lee
Pour être intronisé dans l’AIPAD, un marchand doit être coopté par cinq membres, qui jugent sa réputation, l’importance de son chiffre d’affaires «photographie» dans son activité globale et sa contribution à la notoriété du secteur sur les trois années précédentes. Présidées par Robert Klein, propriétaire de la galerie bostonienne du même nom, les instances sont américaines à une écrasante majorité. On n’y trouve guère que le londonien Markus Burt comme délégué européen au conseil d’administration. Parmi les 129 membres de l’association, les étrangers sont pourtant présents avec huit marchands anglais, sept français (Christian Bouqueret, Michèle Chomette, galerie 1900-2000, Laurent Herschtritt, Baudoin-Lebon, Françoise Paviot et Thierry Marlat) mais seulement un italien (Photology), un suisse et quatre allemands.


Masatomo Kuriya, Tulips and
pitcher
, 1997, cibachrome,
galerie Yancey Richardson
On compte cette année 85 exposants. On trouve comme à l’accoutumée un agréable pot-pourri de photos historiques, depuis les vues de montagnes du milieu du 19e siècle américain (Watkins), jusqu’à Stieglitz, Ronis ou Klein. L’évolution de la photographie de paysage est illustrée de façon intéressante, entre les images d’une perfection métallique d’Ansel Adams et les recherches contemporaines de Michael Kenna ou Jim Cooke. La tendance topographique, froide, sous-exposée, de Lewis Baltz s’oppose aux effets saturés, kitsch de Rosamond Purcell et du japonais Kuriya. Dans un secteur qui connaît une inflation sans précédent des prix de vente, une multiplication des événements et des expositions, on suivra avec intérêt la conférence, samedi 16 à 10h, d’un conservateur mythique du Museum of Modern Art. Grand «redécouvreur», John Szarkowski parlera sur «Atget, Evans, Adams et la responsabilité des photographes». Un raisonnement que l’on prévoit limpide. Pour recadrer le débat.


 Rafael Pic
16.02.2002