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Musées

© Musée de l’œuf


Jean-Claude Marquès œuf d’autruche gravé
© Musée de l’œuf


Le paradis des œufs

Après une dizaine d'années d'existence, le musée de l'Œuf de Soyans s'apprête à pondre un nouvel établissement à Montélimar.

Comment est né le musée de l’œuf ?
Françoise Vignal-Caillet, directrice du musée de l’Œuf. Je fais de la peinture sur œufs depuis longtemps et dès 1986, j’ai créé l’association «Histoire d’E». En 1989, j’ai conçu 150 pièces consacrées à la révolution. Pour les jeux olympiques d’Albertville, j'ai composé une grande maquette mettant en scène toutes les disciplines sportives… Conserver toutes ces œuvres devenait difficile et le maire de la commune de Soyans (Drôme), dans laquelle je réside, a mis à ma disposition la chapelle Sainte Philomène. Les collections ont été progressivement augmentées, en partie grâce au festival de l’œuf de Pierrelatte. Il se tient depuis 1991 et les différents exposants paient leurs droits en faisant des dons qui rejoignent les collections du musée…

De quoi se composent ces collections ?
Françoise Vignal-Caillet. Nous comptons environ 3000 pièces qui se répartissent en deux grands ensembles : l’histoire naturelle et les œufs décorés. La première réunit une centaine d’œufs et de nids qui ont été acquis auprès de collectionneurs ou de paléontologues. Cela va d’un fossile d’œuf d’hypsolosaurus, datant de 70 millions d’années, à des œufs de reptiles (lézards, crocodiles, tortues) et d’insectes (doryphores, coccinelles, vers à soie, araignées). Sans oublier les œufs d’oiseaux, des plus grands aux plus petits, de celui de l’autruche à celui du colibri, et de toutes les couleurs : vert clair avec de petits points blancs pour le casoar, bleu roi pour l’ibis, turquoise tacheté pour le grand corbeau ou vert foncé pour l’émeu. Ces œufs sont vidés en perçant un trou et en actionnant une petite pompe.

Et en ce qui concerne la collection artistique ?
Françoise Vignal-Caillet. Nous présentons des œufs décorés avec des techniques variées. Il y a bien sûr des œufs peints russes et ukrainiens ou des sculptures ovoïdes taillées dans le bois. Mais nous avons également des coquilles gravées, des dentelles au fuseau réalisées à même l’œuf, des peintures utilisant la peau intérieure de l’œuf comme support. La dernière œuvre à avoir intégrer nos collections est une construction ovoïde d’1,80m en pièces métalliques de récupération.

Quels sont vos projets ?
Françoise Vignal-Caillet. Le musée de Soyans devenant trop petit, nous avons cherché un emplacement pour un nouvel établissement. La commune de Montélimar a été la première à nous proposer un espace et le 21 juin prochain, nous y ouvrirons un second musée. Soyans conservera ses collections d’histoire naturelle, en relation avec le jardin des sorcières dans lequel nous cultivons depuis 1998 des plantes d’autrefois aux noms évocateurs. Montélimar présentera des œufs décorés, autour d’une pièce qui nous a été offerte par madame Fabergé, la marraine d’honneur de l’établissement.


 Zoé Blumenfeld
30.03.2002