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Marseille, capitale culturelle des suds ?

Avec les travaux de restauration du Palais Longchamp, la ville donne le coup d'envoi à une vaste entreprise de transformation des musées.

MARSEILLE, 18 fév (AFP) - Marseille, qui manque aujourd'hui de personnel pour ouvrir ses quinze musées peu fréquentés, se donne dix ans pour devenir une "capitale culturelle des suds" en misant 150 à 200 millions d'euros sur le projet du "Grand Longchamp", dont les travaux ont symboliquement débuté lundi. Le maire de la ville Jean-Claude Gaudin (DL) a supervisé l'enlèvement par hélicoptère de deux statues de griffons, qui vont être rénovées, marquant le coup d'envoi de la restauration du Palais Longchamp, monument du Second Empire implanté sur douze hectares de jardins qui doit devenir le pôle culturel attractif de la cité. Cet "énorme projet", évalué entre 150 et 200 millions d'euros sur dix ans et centré sur les thèmes "art, science et nature", vise à "conforter l'ouverture internationale de Marseille par le développement du tourisme culturel", a souligné M. Gaudin, qui a souhaité une contribution de l'Etat. "La culture modifie l'image de Marseille et est devenue un argument aussi important que la sécurité", renchérit Roger Luccioni, adjoint au maire chargé des musées. M. Gaudin "est arrivé à un stade de sa carrière où il a envie de laisser quelque chose", note le consultant culturel Christian Poitevin, un de ses adversaires politiques, néanmoins recruté par l'édile pour étudier le contenu du futur Grand Longchamp.

Symbolisant l'arrivée de l'eau de la Durance à Marseille et imaginé par l'architecte Jacques-Henri Espérandieu, le Palais Longchamp, aujourd'hui vétuste et dégradé, abrite déjà le musée des Beaux Arts, le museum d'Histoire naturelle et l'observatoire, qui vont être totalement rénovés et agrandis. "Il s'agit de revaloriser ce site afin qu'il donne envie aux Marseillais de revenir au musée et qu'il séduise les touristes", explique Marie-Paule Vial, directrice du musée des Beaux-Arts, qui aligne les signatures illustres de Vouet, Rubens, Champaigne, Carache, David ou Courbet. Deux immenses citernes superposées (10.000 mètres carrés chacune), comptant 1.200 piliers, constitueront le Palais de l'eau, où le public pourra circuler en barque et découvrir un spectacle ou une animation, qui pourrait être une réplique de la grotte Cosquer, seule grotte sous-marine ornée de peintures paléolithiques au monde située près de Marseille. Le Grand Longchamp, qui centralisera l'accueil du tourisme culturel à Marseille, doit également abriter un planétarium, des espaces d'exposition, des salles de congrès, un festival des jardins et fontaines et un forum de l'eau. Il verra le jour parallèlement à l'installation vers 2008 à Marseille du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, première délocalisation d'un musée national. "Il y a une demande culturelle que l'on doit encourager", notamment de la part des touristes, estime Danièle Giraudy, directrice des musées de Marseille, qui rappelle le succès d'expositions sur l'art papou ou le baroque. Pourtant, la fréquentation des quinze musées marseillais a plafonné à 293.600 visiteurs en 2001. Certains jours, la ville peine à ouvrir tous les musées par manque de personnel, reconnaît M. Luccioni, qui attend les résultats d'un audit sur le sujet.
par Sophie HUET

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19.02.2002