Home > Le Quotidien des Arts > Saint-Pétersbourg : une renaissance pour le tricentenaire

Politique culturelle

Saint-Pétersbourg : une renaissance pour le tricentenaire

L'ancienne capitale impériale prépare les célébrations culturelles de l'année 2003.

SAINT-PETERSBOURG (Russie), 20 fév (AFP) - Saint-Pétersbourg, l'ancienne capitale impériale russe, espère retrouver ne serait-ce qu'en partie son lustre d'antan et résoudre ses graves problèmes économiques avec la manne d'investissements que devrait attirer son 300e anniversaire, en 2003. "C'est une bonne occasion d'attirer l'attention sur les problèmes de notre ville, qui le mérite bien", pense Natalia Batojok, patronne du Comité-300, responsable à Saint-Pétersbourg de la préparation des célébrations. Cet organisme qu'a mis en place la municipalité agit sous la tutelle de la commission gouvernementale chargée au niveau fédéral d'organiser ces festivités et officiellement présidée par Vladimir Poutine, lui-même originaire de Saint-Pétersbourg. La commission a décidé d'octroyer 11,6 milliards de roubles (378 millions de dollars) à la "capitale du nord", alors que les autorités locales avaient annoncé en février 2001 que l'Etat financerait les réjouissances à hauteur de 36,8 milliards de roubles (1,2 milliard de dollars). "Certains projets font toujours l'objet d'un 'lobbying' dans les structures fédérales", reconnaît Mme Batojok dans un entretien accordé à l'AFP. Les autorités locales comptent sur le jubilé pour restaurer le centre historique de la ville impériale, construire une route périphérique destinée à désengorger le centre-ville, et une digue contre les inondations chroniques dont souffre la cité. Le gouvernement fédéral doit notamment leur octroyer cette année 5 milliards de roubles (161 millions de dollars environ) pour la construction du périphérique. La deuxième ville de Russie, qui vit à l'ombre de Moscou depuis l'époque soviétique, a plusieurs longueurs de retard sur la capitale dans la course aux investissements étrangers entamée avec l'avènement de l'économie de marché au début des années Eltsine.

Saint-Pétersbourg, jadis surnommé "Venise du Nord" et "fenêtre vers l'Europe", a depuis longtemps perdu son lustre impérial. Le centre historique se meurt pour cause de manque de moyens financiers, et de nombreux monuments ont besoin de restauration. "J'ai honte de voir notre ville, l'une des plus belles du monde, dans un état si déplorable et j'espère que son 300e anniversaire sera une bonne occasion de la remettre en état ", dit Galina Novosseltseva, une historienne de l'Université de Saint-Pétersbourg. Le fait que Vladimir Poutine préside la commission sur la préparation de cet anniversaire renforce les espoirs des Pétersbourgeois de voir les investissements affluer. "Je crois que notre président doit faire quelque chose pour sa ville natale et évidemment nous attendons beaucoup de cet événement", dit avec espoir Anna Gromova, une retraitée de 68 ans. Vladimir Poutine a déjà fourni une preuve concrète de son attachement à Saint-Pétersbourg en proposant d'y organiser en 2003 le sommet annuel Russie-Union européenne. Saint-Pétersbourg, qui compte aujourd'hui 5 millions d'habitants, avait été fondé en 1703 par Pierre le Grand. Devenue neuf ans plus tard capitale de la Russie, la cité l'est restée jusqu'en 1918, quand Lénine a transféré le gouvernement à Moscou.

Par Marina KORENEVA

Toutes les informations d'origine AFP reproduites dans cette page (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés ©2001 Agence France-Presse


  AFP
21.02.2002