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Patrimoine

18 000 œuvres à louer

Après trente années d’activité, la Banque d’œuvres d’art du Conseil des arts du Canada est à la tête de la plus importante collection canadienne contemporaine.


Eliza Griffiths, Ottawa,
Dans le jardin secret
© Banque d'œuvres d'art
du conseil des arts du Canada
Si son nom évoque les multiples collections constituées par des institutions bancaires, la Banque d’œuvres d’art est une structure originale à bien des égards. Créé en 1972 par le Conseil des arts du Canada, ce service fédéral devrait plutôt être comparé à notre Mobilier national. Son mandat était de collectionner et de louer des œuvres d’art canadiennes pour qu’elles soient exposées dans les bureaux d’organismes fédéraux et dans des édifices publics. Mais depuis, sa spécificité s’est encore accrue. En 1995, la réduction des fonds versés par le Conseil des arts a en effet nécessité l’ouverture vers une nouvelle clientèle, privée cette fois : entreprises de haute technologie ou de marketing, restaurants, studios de cinéma ou plateaux d’émissions télévisées… Depuis deux ans, un équilibre financier a été trouvé, reposant sur la grande proportion d’œuvres louées (36% actuellement) et sur la réévaluation des prix de location, effectuée tous les cinq ans en fonction de la cote des artistes. Une rentabilité nouvelle qui a permis la reprise des acquisitions : 54 œuvres d’une valeur de 140 000 dollars canadiens pour l’année 2000.


Bernadette Phan, Vancouver,
Mots et images
© Banque d'œuvres d'art du
conseil des arts du Canada
Comment fonctionne concrètement la Banque d’œuvres d’art ? C’est ce que nous a expliqué sa directrice, Victoria Henry. «Nous sommes aujourd’hui à la tête de 18 000 œuvres, ce qui fait de nous la plus importante banque d’œuvres d’art, devant celles d’Australie, des Pays-Bas ou devant les petites qui ont été créées en Norvège et à Singapour. Nous constituons notre collection selon deux critères : les œuvres sont créées par des artistes canadiens vivants et elles doivent pouvoir être louées, donc ne pas être monumentales. Une fois que nous avons fait nos achats, directement auprès des artistes ou auprès de marchands, nous réunissons une documentation sur les œuvres car les locataires veulent généralement être bien informés. Nous conservons la collection dans nos locaux, un ancien entrepôt que nous avons réaménagé en réserves. Lorsque les œuvres trouvent un locataire, nos techniciens vont inspecter les lieux afin de s’assurer des bonnes conditions de conservation. Ce sont eux qui les installent et qui interviennent lors de tous les mouvements. Lorsque la location, d’un minimum de deux ans, prend fin, des conservateurs contrôlent son état. Mais il est extrêmement rare qu’ils constatent le moindre dommage.»


 Zoé Blumenfeld
28.02.2002