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Claude Aguttes : «Pourquoi je m'associe à Artcurial-Briest»

Claude Aguttes, qui connaît une réussite spectaculaire à Neuilly depuis 1995, rejoint le pôle Artcurial-Briest. Il nous livre ses motivations.

Depuis quand êtes-vous installé à Neuilly ?
Claude Aguttes.
Après avoir exercé 25 ans à Clermont-Ferrand, j’ai repris la charge de Neuilly, qui était en faillite, en 1995. La première année, nous avons fait 15 millions de francs de chiffre d’affaires. 1999 a vu la vente de l’Eglise de Saint-Bavon, un tableau hollandais, pour 25 millions de francs, la plus haute enchère de l’année. En 2000, nous étions à 98 millions de francs. Nous nous sommes stabilisés depuis (96,1 millions de francs en 2001). Les affaires tournent bien mais je suis un peu seul dans ma salle de 1300 mètres carrés. Je pense qu’il y a moyen de prélever 200 objets par an pour quelques très belles ventes à l’hôtel Dassault. C’est-à-dire, lorsque j’ai un tableau à 150 000 euros, le réserver pour une vente de prestige plutôt que de le proposer à côté de tableaux à 10 000 euros.

C’est le lieu qui vous a incité à vous associer à Briest-Artcurial ?
Claude Aguttes.
Avec Francis Briest, nous nous connaissons depuis très longtemps (nous avons ouvert en commun un bureau d’estimation à Nice en 1999) mais nous sommes deux vieux chiens qu’il n’est pas facile de mettre ensemble ! Ce qui m’a intéressé dans l’association avec Briest-Artcurial, c’est en effet la magnifique salle de ventes à l’hôtel Dassault. Elle n’est pas enterrée, elle donne sur l’avenue, elle a de très hauts plafonds. C’est peut-être la plus belle de Paris. A terme, il y aura aussi un restaurant et une nouvelle grande librairie d’art, la plus grande en Europe. C’est un très bel endroit.

Quelles sont les modalités de votre association ?
Claude Aguttes.
C’est un montage assez compliqué, qui est d’ailleurs évolutif. Artcurial a pris une participation dans ma société à Neuilly et j’en ai pris une en échange dans Artcurial. Mais rien n’est figé, tout va bouger très vite : nous serons prochainement rejoints par d’autres partenaires.

Jusqu’où ira votre collaboration avec Francis Briest ?
Claude Aguttes.
Francis Briest me confiera ses meubles, ses objets, ses tableaux anciens dans les ventes que nous organiserons ensemble. En revanche, si je trouve une belle collection d’art moderne, je la lui cèderai. Je pense mettre sur pied au moins deux ventes par an (une de meubles, une autre de tableaux anciens), peut-être quatre (avec une vente de livres, par exemple). La première aura lieu le 27 mai. Je garde évidemment mon activité à Neuilly, où nous continuerons de faire 70 à 80 ventes par an. D’ailleurs, je suis certain que vendre à l’hôtel Dassault m’apportera de nouveaux objets à Neuilly.

Que pensez-vous de l’intérêt que suscite Drouot SA ?
Claude Aguttes.
Je laisse faire. Je suis comme une grand-mère qui découvre une commode de valeur dans son grenier. Je m’aperçois que mes parts dans Drouot SA valent beaucoup d’argent ! Je ne suis pas pressé.

Vous avez le temps de vous occuper d’autre chose, de vos châteaux…
Claude Aguttes.
Je suis en effet passionné par la restauration des châteaux. J’y consacre mes fins de semaine et une demi-heure tous les matins. J’en ai acheté un premier dans les années quatre-vingts, que j’ai entièrement restauré et dans lequel je vis avec ma famille. Nous avons six enfants et plusieurs d’entre eux nous rejoignent chaque week-end. J’ai acheté deux autres châteaux, en ruine, en 2000 : ceux de Prune-au-Pot, dans l’Indre, et de Tournoël, dans le Puy-de-Dôme. Ce dernier, du 12e ou 13e siècle, est l’un des plus beaux d’Auvergne, sur un piton. Il reçoit actuellement 200 à 300 visiteurs par an. J’ai beaucoup de chance, il n’est qu’à 5 kilomètres de Vulcania…


 Rafael Pic
25.02.2002