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L'Europe des hôpitaux

Une promenade architecturale de Berlin à Lisbonne pour comprendre l'évolution des typologies hospitalières à travers les siècles.

L’hôpital du passé avait bien peu à voir avec celui que nous fréquentons aujourd’hui. Par souci de respect des sept œuvres de miséricorde, on y recevait ceux qui avaient faim, ceux qui avaient soif, les étrangers et les pèlerins, les nus, les morts, les malades, les prisonniers… Une promiscuité qui allait peu à peu disparaître au cours des siècles. Mais la marche vers la spécialisation s’est faite avec de nombreux à-coups. Au Moyen Age, l’accueil se faisait dans de grandes salles à nef unique, comme on peut encore le voir à la Maison-Dieu de Tonnerre, dans l’Yonne. L’introduction de la science arabe, la redécouverte de l’Antiquité transforment profondément la typologie de l’hôpital.

A Milan, pour les Sforza, Filarete dessine un quadrilatère parfait, aujourd’hui utilisé avec bonheur par l’université, et prévoit des canalisations en sous-sol. On commence à séparer les malades en fonction de leur mal et les médecins, qui ne traitaient pour l’essentiel que des clients privés – laissant les soins hospitaliers aux religieux et aux chirurgiens, mal considérés – y exercent de plus en plus fréquemment. Au début du 19e siècle, se répand le modèle de l’hôpital pavillonnaire, venu d’Angleterre, qui permet de mieux lutter contre la contamination. Les progrès de l’asepsie, avec Lister et Pasteur, rendent possible le développement de l’hôpital vertical, dont celui de Beaujon, à Clichy, est l’un des premiers exemples européens. De Piacenza à Utrecht, d’Amsterdam à Chelsea, l’ouvrage présente, un par un, 45 hôpitaux en détaillant leurs particularités architecturales. On retiendra l’implication de grands architectes – Horta à Laeken, Aalto à Paimio – dans ce qui est devenu une institution centrale de la cité contemporaine.


 Rafael Pic
18.09.2001