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Guillaume Lemoine : «Nous voulons rester indépendants»

L'étude Farrando-Lemoine, l'une des plus jeunes de la place de Paris, a obtenu, le 22 février, son agrément pour se transformer en société de ventes.

Vous êtes la plus jeune étude à avoir obtenu l'agrément du Conseil des Ventes…
Guillaume Lemoine.
Oui, nous nous sommes installés il y a deux ans, lorsque nous avons repris l’étude de maître Rostand, l’ancien président de la chambre des commissaires-priseurs de Paris. L’étude faisait alors 8 millions de francs de chiffre d’affaires. En 2000, nous sommes passés à 16 millions puis 18 millions de francs en 2001.


Eugène Delacroix, Feuille d'étude de
dix personnages marocains
, plume
et encre brune, estimé 60 000 à
80 000 francs, adjugé 130 000 francs
le 27/06/2001.
Comptez-vous vous rapprocher d’autres structures ?
Guillaume Lemoine.
Non, nous tenons à notre indépendance, pour le moment. L’étude est jeune, il faut la consolider. Nous avons par ailleurs une activité mixte, de ventes volontaires mais également judiciaires. Ces dernières représentent environ 40% de notre chiffre d’affaires mais l’essentiel de nos vacations, en nombre : près d’une vente par semaine contre une vente volontaire par mois à Drouot. Cela dit, il nous est arrivé, ponctuellement, de mener des ventes en collaboration avec d’autres études comme Chayette ou Delorme.

Quelle est votre position quant au rachat éventuel de Drouot SA par une banque d'affaires ?
Guillaume Lemoine.
Rien ne presse. L’audit qui a été demandé à la banque Lazard est une très bonne chose. Je pense que la précipitation était le fait de commissaires-priseurs qui souhaitaient prendre leur retraite ou dont l’étude pouvait s’avérer difficile à vendre.


Louis-Derdinand Céline, réunion de
35 lettres à son ami Jean-Gabriel
Daragnès, adjugé 35 000 euros
le 18/1/2002.
Quelles ont été vos plus belles enchères de l’année ?
Guillaume Lemoine.
Nous avons vendu un salon de Royère pour 450 000 francs, une broche de Lalique pour le même montant, ainsi qu’une suite de lettres de Céline pour 400 000 francs. Nous aurons bientôt, à la fin du mois de mars, une vente de peintres pompiers. Quelques tableaux seront estimés entre 200 000 et 300 000 francs.

Le Conseil des Ventes agrée aussi des experts. Cela modifie-t-il votre attitude ?
Guillaume Lemoine.
Non. Si les experts auxquels nous faisons habituellement appel ne se font pas agréer, cela ne nous empêchera pas de continuer à travailler avec eux…


 Rafael Pic
27.02.2002