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Politique culturelle

Honoré Daumier, Guizot, ministre de l'intérieur
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Honoré Daumier, Comte de Keratry, député
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Honoré Daumier, C.Philipon, journaliste
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Comment la banque redonne des couleurs à Daumier

La fondation BNP Paribas vient de signer une convention avec la Direction des Musées de France et le Musée d’Orsay pour la restauration des bustes de Daumier. Martine Tridde, sa déléguée générale, fait le point sur les actions de mécénat artistique.

Quelle est l’origine de la fondation BNP Paribas ?
Martine Tridde, déléguée générale.
La fondation a été recréé en juillet 2000 après le rapprochement entre les deux banques. Elle réunit sous une bannière commune les actions de mécénat précédemment menées par la fondation Paribas et par la BNP, qui le faisait en régie directe. Il s’agit donc, en quelque sorte, d’une jeune fondation pleine d’expérience…

Quel est son budget annuel ?
Martine Tridde.
Il est de 1,5 millions d’euros environ. L’essentiel de cette somme, 1,2 millions d’euros, est consacré à l’action culturelle, le reste étant affecté à des actions de solidarité. Le volet culturel se divise lui-même en appui au spectacle vivant (1 million d’euros environ) et opérations liées aux musées (300 000 euros).

Que recouvre cette dernière catégorie ?
Martine Tridde.
Nous publions d’une part des ouvrages sur les collections des musées et finançons d’autre part la restauration d’œuvres. La série «Musées et monuments» a débuté en 1987. Si, la publication d’ouvrages sur les collections des musées s’est beaucoup développée depuis, je pense sincèrement que nous y avons contribué. Au départ, pour montrer que les musées très connus et ceux qui l’étaient moins pouvaient être proches en termes de qualité, nous avons abordé aussi bien le Musée national d’art moderne à Beaubourg que le musée Bonnat, à Bayonne. Aujourd’hui, il est clair que nous privilégions les musées moins connus en région. Ces ouvrages sont rédigés par les conservateurs des musées. Leur coût de revient est de l’ordre de 100 000 euros, pour un tirage compris entre 5000 et 8000 exemplaires. Les prochains, à l’automne, seront consacrés au musée de Reims et à celui de la Vieille-Charité, à Marseille.

Et les restaurations de tableaux ?
Martine Tridde.
Le choix des œuvres est effectué en collaboration avec la Direction des Musées de France. Il est entériné par notre comité de sélection, présidé par François Debiesse, directeur de la banque privée, qui comprend une vingtaine de membres, tous issus de la maison, ainsi que le directeur général de la Fondation de France, sous l'égide de laquelle est placée notre fondation. Depuis 1994, nous avons ainsi financé la restauration de plus de quarante œuvres, dont leRepas chez Simon de Véronèse (au Château de Versailles), le Ravissement de sainte Madeleine de Philippe de Champaigne (musée des beaux-arts de Marseille), des Caprices de Goya au musée d’Agen, la Descente de Croix de Rubens (musée de Valenciennes) ou, tout dernièrement, l’Apothéose d’Hercule par François Lemoyne au plafond du Salon d’Hercule à Versailles. Dans ce dernier cas, le financement, plus lourd, a été partagé avec la DMF. Le coût moyen d’une restauration, effectuée par le laboratoire des musées de France, est de 30 000 euros.

Vous venez d’annoncer la restauration des bustes-charges de Daumier sur les parlementaires de la Troisième République.
Martine Tridde.
Nous engageons 61000 euros dans ce projet, mené avec le musée d’Orsay. Les 36 bustes en terre crue, réalisés entre 1832 et 1835, entrés dans les collections publiques en 1980, seront à nouveau visibles en 2003.

Et l‘étranger ?
Martine Tridde.
Nous avons déjà publié des volumes de «Musées et monuments» sur Lisbonne ou Montréal. Mais il est possible que nous développions aussi des actions de restauration à l’avenir. Ce sera l’objet d’une réflexion dans les prochains mois.


 Rafael Pic
06.03.2002