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Expositions

Raoul Dufy, Empreinte d'un projet de tissus
© Collection Bianchini Férier. Sabam Belgium 2001


Dufy, peintre sur étoffe

Le Musée d’art moderne et d’art contemporain de Liège lève le voile sur une facette peu connue de l’artiste.

Après de nombreuses expositions en Belgique et dans le monde, Dufy gagne les cimaises du MAMAC. « Nous souhaitions, par cette rétrospective, présenter un aspect de l’œuvre de Dufy encore peu connu du public : ses projets d’étoffes. Une centaine d’huiles, aquarelles, gouaches et plus de 70 pièces de tissus sont exposées pour la première fois dans cette exposition. » nous révèle Françoise Safin, conservatrice du musée. Les œuvres proviennent, pour l’essentiel, de collections privées et des archives de la soierie lyonnaise Bianchini-Férier.

Né en 1877, Raoul Dufy suit une formation artistique dès son plus jeune âge. Son style évolue au fil de ses rencontres, passant du classicisme à l’impressionnisme puis du fauvisme au cubisme. Boudin, Marquet, Matisse et Cézanne l’influencent tour à tour. C’est dans les années 1900 que la gravure devient sa principale expression picturale. La rencontre déterminante avec le couturier Paul Poiret lui ouvre alors une voie nouvelle : l’impression sur étoffe. «Une technique qui correspond à son goût pour les motifs répétitifs, déjà perceptible dans ses gravures.» Dès 1912, l’artiste multiplie les projets à l’aquarelle pour la société Bianchini-Férier avec laquelle il collabore durant 15 ans.

« La section de l’exposition consacrée aux projets sur tissus de Dufy permet de visualiser les différentes étapes de la création. De la simple aquarelle à la robe réalisée par Christian Dior, la récurrence de certains motifs saute aux yeux : drapeaux, fleurs, personnages et motifs géométriques. » Parmi les œuvres présentées, 50 épreuves originales sur papier et 3 robes conçues du vivant de l’artiste pour sa mère et ses sœurs ». Une place importante est, bien évidemment, accordée à l’œuvre picturale de l’artiste. La Grande Baigneuse de 1914, aux dimensions surprenantes : 250 x 180 cm, le bois à l’origine du Bestiaire de Guillaume Apollinaire, lettres dédicacées, objets personnels, nous introduisent dans l’univers très personnel de cet artiste qui participa au renouvellement de la mode.


 Stéphanie Magalhaes
18.09.2001