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Expositions

La Belle Époque selon Seligmann

Le musée Carnavalet présente à ses visiteurs une sélection d'œuvres provenant du legs du collectionneur.


Henry Somm, Trois femmes de profil
Aquarelle et gouache
© 2001, donation F. -G. Seligmann
Trouver les dessins de la collection Seligmann relève du défi. Faute d’indications précises, il faut arpenter les nombreuses pièces du musée (148 au total) pour trouver la salle promise. Présentés à l’automne dernier, lors de l’exposition Au temps de Proust, ces dessins avaient ensuite regagné le cabinet d’art graphique du musée. Le choix de ces 22 pièces est particulièrement représentatif des goûts du collectionneur : des œuvres colorées, des thèmes traitant de la vie parisienne à la Belle Époque et des représentations de la femme sous tous ses aspects.


Leonetto Cappiello (1875-1942),
dame conversant avec un
chauffeur automobile
, vers
1906. Gouache
© 2001, donation F. -G.
Seligmann
Les expositions universelles de 1889 et 1900 apparaissent soit en sujet principal comme dans ce projet d’éventail chromolithographié de Roger Jourdain ou dans La tour Eiffel et l’exposition universelle de 1889 vues du Trocadéro de Jean-François Raffaëlli, soit en arrière-plan dans Trottin sur la place de la Concorde par temps de pluie (1900), dessin aquarellé de Lucien Darpy. Les scènes de vie parisienne dans le Paris de la Belle Époque sont au centre de la production d’Henry Somm (1844-1907), artiste très présent dans la collection de François-Gérard Seligmann. Ainsi, l’air mutin de l’Élégante à la pèlerine rouge ou les regards aguicheurs des Trois femmes de profil, témoignent de l’intérêt du peintre pour l’image de la midinette parisienne. De la même manière, Dick s’illustre dans Deux femmes traversant le pont de la tournelle, une aquarelle très proche de celle de Léon Dax, La Loge. Ces deux pièces pourraient bien être de la même main : un graphisme enlevé, des couleurs transparentes et des thèmes semblables.

Le théâtre, les restaurants ou les promenades sont autant d’occasions de paraître en public. Les trois gouaches de Jean Dédina (1870-1955) offrent un aperçu de cet art de vivre propre au tournant du siècle : scène de couple pique-niquant, au restaurant ou assis dans un jardin. La Visite des souverains russes en 1896 : traversée du Pont-Neuf d’Henry Nocq offre une vision plus politique de la vie parisienne. Le peintre utilise une perspective plongeante et une facture quasi-pointilliste dans le traitement des personnages. Un dessin de F. A. Cazals, Paul Verlaine dans un paysage hivernal tient lieu d’illustration à la Chanson d’Automne du poète maudit. On retrouve toute la nostalgie des vers dans cette œuvre de petites dimensions. Dans le Projet d’affiche pour les automobiles Charron, gouache de Cappiello, la voiture sert de décor à une conversation entre une dame et un chauffeur. Une touche de mystère est apportée par la gouache noire et blanche, Au restaurant (1913) de Léon Tzeythire, artiste inconnu de tous les dictionnaires biographiques.


 Stéphanie Magalhaes
21.03.2002