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La culture new-yorkaise sort du marasme

Six mois après les attentats, les musées et les théâtres de la ville affichent une étonnante bonne santé.

NEW YORK, 15 mars (AFP) - Les New-Yorkais ont retrouvé le chemin de leurs musées et théâtres désertés après le 11 septembre, apparemment convaincus que "le spectacle doit continuer" en dépit des attentats, selon les professionnels du secteur. "Le nombre d'entrées payantes la semaine dernière surpasse de 58% nos prévisions, qui prenaient en compte le contre-coup du 11 septembre. "Elles dépassent également" les chiffres de l'an dernier à la même période, se félicite Mary Haus, porte-parole du musée Whitney d'art américain, qui vient d'inaugurer une exposition biennale d'art américain. Fin novembre, le musée Whitney avait dû licencier 14 personnes, soit 6,5% de ses effectifs. Par prudence, il ne prévoit pas de les remplacer à court terme.

Au Musée d'art moderne (MoMA), "les deux derniers mois ont été bien meilleurs et bien plus importants qu'aucun de nous n'aurait pu l'imaginer", selon le directeur Glen Lowry. "Tout le monde était en état de choc après le 11 septembre, et il a fallu plusieurs mois à tout le monde pour sortir de la torpeur", explique-t-il. La fréquentation dépasse de 3% ce qui avait été prévu avant même les attentats, et de 4.000 à 5.000 visiteurs, "presque tous" new-yorkais, viennent visiter le musée chaque jour, note M. Lowry. Prenant acte du déclin du tourisme venu de l'étranger, le MoMA a réorienté tous ses efforts de marketing sur le marché local, avec des publicités diffusées sur les radios de New York et des banlieues. La campagne a d'autant mieux marché que New York "est une communauté qui s'appuie sur la culture pour se ressaisir", selon M. Lowry, pour qui "les New-Yorkais sont décidés à soutenir leurs institutions culturelles, et à faire un effort particulier".

Harold Holzer, porte-parole du Metropolitan Museum of Art, a remarqué pour sa part une fréquentation en hausse pendant les week-ends, là aussi due aux New-Yorkais. Les étrangers, qui étaient avant les plus nombreux en semaine, se font encore rares. "Les salles sont plus fréquentées, et selon nos enquêtes, la plupart des gens viennent" des Etats de New York, du New Jersey et du Connecticut voisins, affirme M. Holzer. Le musée avait subi une chute de 30% de sa fréquentation après les attentats. "Les choses vont mieux qu'en septembre, octobre et novembre, mais nous sommes toujours en recul par rapport à l'an dernier", dit-il.

Quant aux théâtres, ils vendent moins de billets qu'à la même saison l'an dernier, selon le président de la Ligues des théâtres et producteurs américains Jed Bernstein, mais la reprise est tout de même spectaculaire, par rapport à la chute de fréquentation de 75% enregistrée en septembre-octobre. "Les résultats, en nombre de spectateurs et en recettes, sont bien meilleurs qu'on ne l'avait craint", dit M. Bernstein, qui remarque tout de même un "recul de 7% à 8% par rapport à l'an dernier". Principaux accusés: les touristes étrangers, qui continuent à bouder la ville et donc les salles de Broadway, selon M. Bernstein. Au Metropolitan Opera, en revanche, les ventes de billets depuis le 1er janvier dépassent de 14,4% celles de l'an dernier, pour atteindre 7,8 millions de dollars, par rapport à 6,5 millions en 2001 à la même époque. Pour le porte-parole du Metropolitan Opera Peter Clark, "les ventes ont été très affectées par le 11 septembre. Pendant plusieurs mois, nous avons vendu moins de billets que ce que nous avions prévu. Les ventes ont repris depuis le 1er janvier, mais en fin de saison, nous serons quand même en recul de 8% par rapport à ce que nous avions prévu", reconnaît-il.

par Chanan TIGAY

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18.03.2002