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Politique culturelle



Prix Milano Presente : 50 000 euros pour quoi faire ?

Avec l'attribution, vendredi dernier, de cette nouvelle récompense richement dotée, la capitale lombarde entend se faire une place sur la scène des arts plastiques. Nous avons interrogé la directrice des musées de la ville.

Pourquoi ce nouveau prix ?
Alessandra Mottola Molfino.
C'est la première fois que Milan ville institue un prix de ce genre : nous voulions donner un message clair de l'implication de la ville dans l'art contemporain. Il faut bien sûr le rattacher à la gestation du Museo del Presente, qui sera installé d'ici deux ans dans les anciens gazomètres de la zone industrielle de Bovisa. Pour leur restauration, déjà commencée, la ville a dégagé un budget de 22 milliards de lires (environ 75 millions de francs) soit beaucoup moins que pour des structures analogues dans d'autres pays, à Bilbao ou à Vienne. Nous constitutons actuellement la collection de ce musée avec un budget annuel de 5 milliards de lires (environ 17 millions de francs)

Comment était constitué le jury du prix Milano Presente ?
Alessandra Mottola Molfino.
La sélection a d'abord été faite par 18 commissaires internationaux, critiques ou directeurs de musées, qui ont choisi les artistes présentés à l'exposition « Antemprima Bovisa. Milano Europa 2000 ». Nous avons ensuite demandé aux visiteurs de voter. Sur 22 500 personnes, nous avons recueilli 2500 bulletins, remplis sur ordinateur à la sortie de l'exposition. Ce jury populaire a permis de déterminer 20 finalistes, que nous avons appelé par un jeu de mots, la « Rose des Vingt », laquelle a ensuite été soumise à un jury de personnalités actives à Milan dans tous les secteurs : stylistes, architectes, avocats, éditeurs, etc. Nous voulions faire intervenir des gens jeunes, qui seront les célébrités de demain. Nous voulions aussi faire sortir l'art contemporain de son milieu, l'ouvrir à toute la société.

Qui a été désigné lauréat ?
Alessandra Mottola Molfino.
C'est Alexander Brodski, un artiste et architecte russe. Son installation, qui s'appelle Coma, présente une ville imaginaire construite dans une baignoire de zinc. Cette cité, qui semble mangée par le temps, est sous perfusion. Un liquide noir, du pétrole, coule goutte à goutte et la recouvre peu à peu. A la fin de l'exposition, la ville était submergée…


 Rafael Pic
17.09.2001