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Auch se penche sur son futur musée

Une exposition dévoile les grandes orientations du musée qui devraient voir le jour d'ici cinq ans au couvent des Jacobins.


Antonin Carles, La jeunesse, 1922.
© Musée d'Auch.
Créé en 1793, le musée d’Auch compte parmi les plus anciens établissements de France. Installé dans l’ancien couvent des Jacobins, il était jusqu’alors essentiellement réputé pour sa présentation des traditions populaires locales. Une vision très réductrice compte tenu de la diversité des collections, comme l’explique le conservateur, Fabien Ferrer-Joly : «En 1979, de nouveaux aménagements ont été conçus, inspirés par le travail de Georges-Henri Rivière. Mais ils sont à présent vieillissants. La présentation ne correspond plus aux attentes du public. La notion d’arts et traditions populaires est devenue désuète. Quant à la muséographie, elle ne prend pas en compte les nombreux objets qui ont été acquis depuis».

Le choix de la polyvalence
L’heure est donc venue pour le musée gascon de se lancer dans des travaux de restructuration soutenus par la ville. «Nous voulons redonner des couleurs à ce musée qui est modeste mais polyvalent. Pour l’instant, nous en sommes à concevoir un projet scientifique, une étape qui passe par la vérification de l’inventaire des collections, par un inventaire sanitaire. L’idée est de dresser un scénario qui mette en lumière la synergie entre l’histoire de la ville et celle de la collection». Car si l'on compte cinq sections (antiquités, Moyen Âge, Amérique, Sud-Ouest, traditions populaires gasconnes), des relations s’établissent entre chacune d’elles. Ainsi, le fonds égyptien provient de fouilles menées par Charles Pallanques, l’un des premiers conservateurs du musée. De même, les objets des lointaines civilisations précolombiennes ont été en partie rapportés par Guillaume Pujos, un homme de la région parti faire fortune au Pérou et revenu avec une large collection d’objets des cultures Mochica, Chimu, Nazca ou Chancay…

Préfiguration de ce nouvel état d'esprit, l’exposition qui se poursuit jusqu'en décembre présente également des objets acquis ces dernières années, en vue de la rénovation du musée. On y trouve ainsi des bronzes et des marbres d’Antonin Carlès qui rappellent que la veuve du sculpteur légua au musée l’ensemble des plâtres de son fonds d’atelier en 1922. Figurent également des tableaux d’artistes locaux, du XVIIIe au XXe siècle, de Jean-Baptiste Smet à Jean-Paul Chambas. Sans oublier des costumes traditionnels gascons du XIXe siècle, puisés parmi les 3000 pièces que compte les collections.


 Zoé Blumenfeld
03.08.2002