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Démission du président du Centre des Monuments Nationaux

PARIS, 25 mars (AFP) - Jacques Renard, président du Centre des monuments nationaux (MONUM), récemment mis en cause pour sa politique culturelle, a présenté lundi sa démission, en accord avec Catherine Tasca, annonce un communiqué du ministère de la Culture et de la Communication. Cette décision intervient "à la suite des diverses crises internes qui ont marqué depuis plusieurs semaines le fonctionnement du Centre des monuments nationaux et qui ont rendu de plus en plus difficile le bon exercice des missions confiées à son président", précise le communiqué. Interrogé par l'AFP, M. Renard a indiqué avoir "été amené à démissionner, dans un souci d'apaisement et en raison de tensions persistantes dans l'établissement. Il s'agit d'un débat de fond portant sur le projet culturel d'ouverture des monuments sur la vie culturelle et artistique d'aujourd'hui", selon lui. "Sur le plan de la gestion, indique par ailleurs M. Renard dans sa lettre de démission, je souligne contrairement à certaines allégations que le projet culturel mis en oeuvre n'a suscité aucun problème dans ce domaine: les budgets sont en ordre, les dépenses sont effectuées avec un souci de rigueur".

Le Figaro avait critiqué récemment certaines opérations de "dépoussiérage" menées par MONUM, comme la rénovation de la grande salle de l'Hôtel de Sully à Paris, repeint en "jaune hurlant et rose fuchsia, genre cuisine de Barbie". Le 6 février, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, Mme Tasca avait reconnu en réponse à Françoise de Panafieu (RPR-Paris) "deux problèmes réels : d'une part le déséquilibre entre la mission centrale, patrimoniale et la mise en oeuvre des activités plastiques, d'autre part l'organisation du fonctionnement interne du centre qui appelle à une révision urgente".

Le 13 février, M. Renard, annonçait la mise à l'écart de deux membres de MONUM, établissement qui gère plus d'une centaine de sites et monuments historiques, dont l'Arc-de-Triomphe, le Château de Chambord ou la Conciergerie. Il s'agissait de Patricia Loué, sous-directrice de l'action culturelle et du développement et de Henri Maurel, sous-directeur de la communication et du mécénat. Moins d'une semaine plus tard, M. Maurel, après avoir été reçu par le cabinet de Mme Tasca, revenait à MONUM, comme conseiller de Jacques Renard. Les tensions ne semblaient toutefois pas apaisées. Interrogé lundi par l'AFP, M. Maurel a répondu qu'il "en avait par dessus la tête" et qu'il prenait des "vacances". Plusieurs responsables du ministère de la Culture ont indiqué à l'AFP que M. Maurel avait été mis en cause, dans une lettre, par une "agence extérieure" ayant travaillé pour MONUM, et auprès de laquelle "il aurait exercé des pressions". Des accusations "suffisamment graves" pour que la direction de MONUM en porte la connaissance au procureur de la République, sans préjuger de la suite. M. Renard a confirmé ces informations tout en assurant que cela n'avait rien à voir avec sa décision et que "les difficultés ont été exploitées à des fins politiques dans un contexte préélectoral".

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  AFP
26.03.2002