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Marché

Paul Cézanne, Pichet et assiettes de poires
Estimation : 14 / 18 millions $


Alberto Giacometti, Grande tête de Diego
Estimation : 5 / 7 millions $


Escale parisienne pour Cézanne et Giacometti

Les locaux parisiens de Sotheby's accueillent les chefs-d'œuvre des ventes new-yorkaises du mois de mai.

À première vue, l’exposition qui se tient pour trois jours à la galerie Charpentier ressemble à la présentation de deux collections privées. De la cinquantaine d’œuvres présentées, nombreuses sont celles qui appartiennent à Grace et Philip Sandblom ou à Samuel et Luella Maslon. Constituée depuis le début des années 1930, la collection Sandblom est consacrée à l'avènement de la modernité. Y figurent en vedettes une petite huile peinte par Cézanne autour de 1890, Pichet et assiette de poires (14 millions $), une nature morte cubiste de Juan Gris, Le Pot de géranium (6 millions $), ou la Composition en rouge et blanc de Piet Mondrian (3,5 millions $). Les œuvres réunies par l’avocat californien Samuel Maslon et par son épouse, prennent en quelque sorte le relais. Acquises au cours des cinquante dernières années, elles concernent l’art moderne et contemporain. On y trouve ainsi le bronze de la Grande tête de Diego (9 millions $) et le Portrait de Diego (1,5 millions $), deux des nombreuses variations d’Alberto Giacometti autour de l’image de son frère, une Figure décorative assise d’Henri Matisse fondue en 1950 d’après un modelage de 1908 (9 millions $) et un Autoportrait en rouge et bleu d’Andy Warhol (600 000 $).

D’ici un mois, ces lots seront dispersés à New York au cours des ventes des 8 et 9 mai, pour l’art impressionniste et moderne et des 15 et 16 mai pour l’art contemporain. D’autres œuvres figureront bien sûr au catalogue. Et, en premier lieu, le Portait de Mary Cassatt au Louvre par Degas (12 millions $) ou les Femmes sous les palmiers de Gauguin (15 millions $) qui proviennent elles aussi d’une importante collection privée. Ces dix jours de ventes s’achèveront le 17 mai avec une enchère consacrée aux arts premiers. Certains de ces lots sont également présentés à Paris, la ville choisie l’an passé par Christie’s pour disperser la collection de René Gaffé d’art tribal. On y trouve par exemple une haute sculpture néo-calédonienne d’ancêtre angoram (40 000 $), une flûte maori en bois finement gravé de motifs géométriques (40 000 $), une figure de joueur de tambour Mezcala du 3e siècle avant notre ère (40 000 $), une tête-reliquaire Fang du Gabon (200 000 $) et une plaque en bronze du royaume du Bénin ornée de deux guerriers en haut relief (250 000 $).


 Zoé Blumenfeld
04.04.2002