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Expositions

Harmensz van Rijn Rembrandt, Femme nue au serpent, 1637
Sanguine rehaussée avec une couleur chair, 24,7 x 13,7 cm
The J. Paul Getty Museum, Los Angeles


Harmensz van Rijn Rembrandt, Buste de jeune femme souriante (Saskia van Uylenburgh ?), 1633
huile sur bois, 52,5 x 44,5 cm
© Photo :Gemäldegalerue Alte Meister, Staatliche Kunstsammlungen Dersden


Toutes les femmes de Rembrandt

Forte de son succès écossais, l'exposition arrive à Londres.



Tout est parti du tableau Femme dans un lit (1645-46), qui fait depuis 1892, l’objet de nombreux débats. En effet, un historien de l’art, Wilhem de Bode, remarquait alors que la personne représentée dans cette œuvre n’était pas un simple modèle mais une femme pour laquelle Rembrandt avait un intérêt personnel. Cette présence de sa vie privée dans sa peinture semble traverser son œuvre. Ce thème méritait sans doute une exposition. Il permet d’étudier également sa manière de représenter les femmes, controversée en son temps. On pensait que Rembrandt rejetait la vision classique de la beauté féminine, suivant plutôt la voie du Caravage et du réalisme. L’exposition démontre pourtant l’influence prééminente de peintres classiques comme Titien ou Carrache. Le choix d’une présentation en ordre chronologique expose comment le peintre a développé son style et à quel point les mêmes thèmes ont occupé son œuvre tout au long de sa vie.

Des premiers portraits de sa mère, Neeltgen Willemsdr, vieille femme au visage ridé, à ceux de Saskia, son épouse, en passant par sa maîtresse, Geertje, on retrouve la perception et la sensibilité de Rembrandt dans sa façon de peindre les femmes. Portrait d’une jeune femme, (1639) démontre la perfection et la rigueur avec laquelle il savait réaliser un portrait protocolaire. Suzanne et les vieillards, (1635), Fille à la fenêtre, (1645) ou Femme dans un lit montrent une variété de modèles différents au moment de la mort de sa femme. Des œuvres plus tardives, réalisées dans les années 50, comme Lucrèce semblent porter la trace d’Hendrickje, sa dernière maîtresse, sans la représenter directement. Les 30 peintures présentées, ainsi que des études et des gravures en relation, manifestent la combinaison de tradition picturale du Nord et d’influence classique italienne avec laquelle Rembrandt a admirablement dépeint les sujets féminins.




 Laure Desthieux
22.09.2001