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Politique culturelle

Premier opéra pour le Canada

Toronto devrait bientôt s'enorgueillir du seul opéra du pays.

TORONTO, 4 avr (AFP) - Le Canada, l'un des rares pays occidentaux à n'avoir aucune salle d'opéra, est en bonne voie de remédier à ce vide culturel et de se doter de sa propre institution à Toronto, tout en verre et à la fine pointe de la technologie. La construction d'un opéra, "on a commencé à en parler il y a trente ans", rappelle Richard Bradshaw, directeur de la Compagnie canadienne d'opéra depuis 5 ans, dans un entretien à l'AFP. "Il y a eu un projet de monté il y a douze ans qui a finalement été abandonné au dernier moment à cause d'un changement de gouvernement", explique-t-il. Mais les derniers actes de ce qu'il voit comme "une véritable Guerre deTrente Ans" pourraient bien se jouer prochainement. Dernièrement, le gouvernement de la province de l'Ontario a décidé de donner un bout de terrain pour le site de ce futur opéra, dont l'ouverture est prévue à l'automne 2005. Le gouvernement canadien devrait enchaîner, en annonçant sous peu des fonds pour le projet. "C'est évidemment curieux que le Canada n'ait pas d'opéra, mais c'est un pays jeune, contrairement aux pays européens où aller à l'opéra fait partie de la vie de tous les jours", souligne M. Bradshaw. "C'est une tradition que nous sommes en train d'établir et ça prend du temps au gouvernement pour comprendre que les arts sont au centre de nos vies et de la qualité de nos vies", dit-il.

Pour l'heure, la quinquagénaire Compagnie canadienne d'opéra, le plus important producteur d'opéras dans le pays et le sixième en Amérique du Nord, doit se contenter d'une salle multi-usage de 3.200 places à Toronto, non conçue pour écouter ce genre de spectacles. Elle rêve d'une salle à l'acoustique optimale, suffisamment intime pour permettre à l'auditoire d'être transporté par ce qui se passe sur scène. Selon le projet, elle sera à la fine pointe de la technologie, reprenant la traditionnelle forme en U, et comptera 2.000 places. "C'est une grande bâtisse en verre qui vous attire à l'intérieur et nous espérons que le monde entier sera attiré", affirme M. Bradshaw. Coût estimé de la construction d'un tel emblème national: 150 millions de dollars canadiens (95 M USD). Encore faut-il les trouver. L'Ontario, en donnant un bout de terrain, met ainsi sur la table environ 25 millions (16 M USD), soit 15 M de moins que prévu initialement, et même si Ottawa a promis d'assumer une partie de la facture, il reste encore à rassembler au moins quelque 100 millions (63 M USD) manquants. Malgré cette incertitude, M. Bradshaw est confiant que le Canada fermera le rideau sur ce qu'il voit comme un "scandale" : n'avoir pas d'opéra. La compagnie qui a produit sept opéras l'an dernier et attiré 110.000 amateurs, voit déjà grand. "Avec la nouvelle salle d'opéra, nous allons augmenter le nombre de productions et de représentations et certainement accroître le nombre de spectateurs d'au moins 25.000 par an", soutient son directeur. Déjà, il dit voir de plus en plus de jeunes prendre le chemin de l'opéra, grâce notamment à la vente de billets à prix réduits. Et si tout va bien, en 2005, c'est du Wagner qui retentira pour l'inauguration du premier opéra canadien.

Par Stefanie BATCHO

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  AFP
06.04.2002