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Expositions

L'art au palace

Le Plaza Athénée accueille dans sa cour-jardin des créateurs contemporains, comme Nathalie Decoster, l'actuelle pensionnaire.


Nathalie Decoster, Le temps qui passe
© Muriel Carbonnet
Depuis février 2001, le palace de l’avenue Montaigne mène une politique d'exposition. Nathalie Decoster, une artiste de 36 ans, a ouvert le bal dans la cour-jardin. Jusqu’au 30 avril, ses personnages en bronze ou en matériaux de récupération évoluent au gré du chant des oiseaux qui nichent dans le lierre grimpant entre les fenêtres des clients. «Notre cour-jardin était vide. Nathalie Decoster nous a donné l’idée de l’exploiter avec ses œuvres. Nous avons été séduits et avons tenté le pari» explique Isabelle Maurin, directrice de la communication de l’hôtel. L’espace a été mis en valeur par une artiste qui correspondait à l’éthique du Plaza. Nous avons jugé important que les sculptures soient à la fois classiques, traditionnelles, accessibles et racées même si celles de Nathalie par exemple sont davantage contemporaines que celles présentées par Daphné du Barry, plus figuratives, ou que celles de Laurent Bribal, plus primitives» poursuit la directrice.

Au début, l’organisation de trois expositions par an était plus ou moins artisanale. Le palace donne carte blanche aux sculpteurs et assure les œuvres, l’entretien du jardin, le vernissage, la promotion auprès de la presse, soit un coût entre 10000 et 15000 euros. «Nous envisageons l’année prochaine d'intéresser les artistes, peut-être sous la forme de commissions sur les ventes. Nous recevons de plus en plus de demandes et nous devons faire une sélection. Nous ne pensions pas à un tel succès et surtout, que cela nous prendrait autant de temps !». L’art peut casser l’aspect figé d'un palace. C’est ce qui intéressait une artiste comme Nathalie Decoster : «Ce qui est fondamental pour moi, c’est l’échange entre les organisateurs et l’artiste. J’aime les défis : aller contre ce temps qui, justement, passe, proposer des choix originaux, expérimenter de nouveaux lieux» argumente l’artiste qui fait évoluer, face au temps inexorable, ses petits bonhommes pleins d'humour. Elle les met en parallèle avec la nature à travers leurs points communs : leur mobilité, leur temporalité, leur mode de reproduction et leurs racines communes : la terre.


 Muriel Carbonnet
23.04.2002