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Politique culturelle

Budget de la Culture : ce 1% tant attendu…

Catherine Tasca a exprimé hier sa satisfaction en présentant le budget 2002 de son ministère. Il atteint pour la première fois une barre symbolique.



Rappelant le mot d'ordre du premier ministre Lionel Jospin, emprunté à Montaigne, « Faire ce qu'on dit et dire ce qu'on fait », Catherine Tasca s'est félicitée d'avoir atteint, dans le projet de loi de finances pour 2002, le chiffre que le gouvernement s'était fixé comme objectif. De 1997 à 2002, le budget de la culture, à périmètre constant, a crû de 16%. Pour 2002, il émarge à 16,88 millions de francs soit 2% d'augmentation par rapport à 2001.

Le chiffre fatidique a pu être atteint grâce à 386 millions de francs de mesures nouvelles mais, surtout, grâce à une manœuvre habile : le redéploiement de 364 millions de francs de crédits non utilisés, ce que la ministre a présenté comme une » gestion de bonne ménagère ». L'ensemble de ces moyens nouveaux s'élève donc à 750 millions de francs soit - pour ce dernier budget libellé en francs - à 115 millions d'euros. A quoi serviront ces fonds ? Outre la modernisation du ministère, qui s'exprime par un début de lutte contre la précarisation qui caractérise son personnel (avec 200 titularisations sur les 350 créations d'emploi), la ministre a présenté trois angles d'attaque : l'aide à la création et au spectacle vivant, le plan quinquennal d'éducation artistique (avec 247 millions de francs de crédits nouveaux) et le patrimoine, ce dernier poste, géré par Michel Duffour, secrétaire d'Etat, bénéficiant de 11% du budget de la culture.

On note une augmentation des moyens consacrés aux écoles d'architecture, ce qui s'accorde avec le renouveau d'intérêt pour le cadre réglementaire de la profession - on citera les débats déjà vifs sur l'adaptation de la loi de 1977 sur l'architecture ou sur la procédure d'appel de l'avis conforme des architectes des bâtiments de France. Le domaine national de Versailles, le Grand Palais, l'Opéra-Garnier et la Cité de l'architecture à Chaillot sont les quatre monuments bénéficiant des crédits d'investissement les plus fournis (respectivement 78, 54, 45 et 40 millions de francs). Dans le domaine des arts plastiques, les crédits augmentent légèrement, de 659 à 670 millions de francs. L'année 2002 devrait voir l'ouverture d'un centre d'art attendu, le palais de Tokyo.

Si le défi de l'audiovisuel numérique capte l'attention, quelques nœuds suscitent encore une interrogation, comme l'avenir des Archives, ou la mise en application de la nouvelle loi sur l'archéologie préventive, pour laquelle doit être prochainement institué un établissement public.


 Rafael Pic
19.09.2001