La biennale continue… virtuellement

«Le jeu est fini… Seules les installations ont disparu mais… les projets demeurent» : la phrase qui défile sur la page d’accueil du site www.bigguest.net, qui a été la devanture de la Biennale de Turin (19 avril-19 juin 2002), résonne comme un plaidoyer. Voilà à quoi peut bien servir internet : maintenir le lien entre les créateurs, tisser une plate-forme entre deux éditions de la manifestation. Le site a été conçu par un collectif international, calc, établi dans un petit village des Asturies, en Espagne. «Nous nous sommes intéressés à l’architecture de la Toile, à l’espace entre la Toile et la réalité, et à leur interaction réciproque» explique Omi Scheiderbauer, l’un des membres du groupe.

A l’heure du bilan, on reverra certains des projets présentés et l’on relira avec intérêt les textes réunis dans la partie «riflessioni». S’y trouvent pêle-mêle le cri d’alarme d’une Italienne, grandie au biberon des télévisions Berlusconi puis expatriée, un argumentaire californien en faveur du capitalisme débridé qui a permis la naissance d’internet, une analyse du rôle du web sur l’évolution de l’art contemporain, etc.

Mais la partie la plus intéressante du site est peut-être la dernière, qui présente une liste de liens. La Biennale de Turin ayant été axée par son commissaire, Michelangelo Pistoletto, sur la question du lien social, il n’est pas étonnant d’y trouver Problem Stock Exchange, qui se présente comme une bourse où l’on peut échanger ses problèmes personnels avec ceux des interlocuteurs, spray, l’un des sites du gourou Joshua Davis, ou hellomrpresident, qui permet d’envoyer un message aux leaders mondiaux réunis à Davos. Quelques liens ne sont plus actifs, comme theyrule.net ou sito.org. L’une des perles du florilège est soda.co.uk, un portail particulièrement fourni avec des sous-sections comme sodaconstructor, sodazoo ou sodarace. Ce dernier, réalisé en collaboration avec l’université Queen Mary de Londres, est une épreuve online de création de robots, qui met au prise l’intelligence artificielle et l’homme : un remake de la confrontation entre Garry Kasparov et l’ordinateur Big Blue d’IBM…

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