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Jublains : un musée au cœur des fouilles

Sur le site d’un ancien sanctuaire celtique, la commune de Jublains redonne vie à la culture gallo-romaine. Jacques Naveau, conservateur, commente les aboutissements de ce projet.


Salle d'exposition du musée
© Musée de Jublains
Comment est né le musée archéologique départemental de Jublains ?
Jacques Naveau.
Au départ, le musée archéologique de la Mayenne était installé dans le château de Laval. Après une spécialisation progressive en art naïf, le fonds archéologique a quitté les lieux pour les réserves. Ce n’est qu’en 1988 que le conseil général crée un service d’archéologie et émet l’idée d’un musée destiné à présenter le résultat des fouilles. Il s’agissait, alors, non pas de créer le musée de la commune, mais le musée de la Mayenne. Des bâtiments construits en 1969, servant de dépôt de fouilles au même titre que de logement du gardien de la forteresse, ont été choisis pour servir de lieu d’exposition. Devant la densité des fouilles et l’importance du mobilier extrait du site, l’espace est vite devenu insuffisant. En 1993, la décision a donc été prise de délocaliser le dépôt de fouilles au cœur de la commune et de trouver un nouveau logement au gardien. Le musée départemental a ainsi pu occuper l’espace libéré et déployer ses collections de la Préhistoire au Moyen Âge.

Quel était l’objectif premier de ce musée et comment a-t-il évolué ?
Jacques Naveau.
Depuis 1776, des archéologues fouillent le site de Jublains. Le musée se devait d’évoluer au fil des découvertes pour permettre au visiteur d’être informé de l’actualité du site. Le principe de base devait donc être modulable. La grande maquette au 1/200e de cinq mètres de long, qui occupe l’une des salles permet une actualisation en fonction des découvertes. Depuis le début du mois, nous avons franchi une étape supplémentaire : mettre Jublains en réseau avec d’autres sites archéologiques du département - les grottes de Saulges où se trouvent les seules peintures rupestres du nord de la Loire, le palais carolingien découvert dans le château de Mayenne, il y a quelques années, une cité fortifiée du Moyen Âge à Sainte-Suzanne et l’église abbatiale d’Évron d’époque médiévale.


Salle d'exposition de la maquette
© Musée de Jublains
Qu’entendez-vous par « mettre en réseau » ?
Jacques Naveau.
Créer un ensemble cohérent en offrant aux visiteurs la possibilité de comprendre l’archéologie dans des sites appropriés. Concrètement, le musée va éclater en trois lieux d’exposition. La collection relative à la Préhistoire va être installée à Saulges dans un nouveau centre comprenant, notamment, un espace pour les chercheurs. L’époque médiévale va rejoindre les salles du château de Mayenne. Pour le moment, les œuvres de ces deux périodes sont conservées dans des réserves en attendant l’aménagement des sites dans un délai de trois ans. Le musée de Jublains peut, à présent, consacrer un espace important à l’époque gauloise et gallo-romaine.


 Stéphanie Magalhaes
26.06.2002