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Artsud ne convainc pas

Le premier salon parisien consacré aux artistes du Sud essuie les plâtres d’une organisation défectueuse.

Après Beyrouth et Dubaï, le salon Artsud fait le bilan de sa première édition parisienne. Si les trente-quatre exposants annoncés étaient présents, les visiteurs semblent avoir eu du mal, en revanche, à franchir les portes du Palais des Congrès. Certains galeristes se risquent à estimer un chiffre de fréquentation inférieur à mille personnes ! Contrairement aux organisateurs qui avancent imperturbablement un bilan «plutôt positif» et comptent bien renouveler l’expérience en 2003…

Comment les galeries parisiennes ont-elles perçu l’évènement ? Selon Jacques Lévy-Lambert de la galerie Eterso, «les résultats sont à la mesure du manque de professionnalisme des organisateurs. En ce qui me concerne, je n’ai eu que très peu de contacts et je n’ai rien vendu». Même constat pour la galerie GNG. «Je n’ai travaillé qu’avec les clients que j’avais invités. Difficile de faire des exploits dans un salon comme celui-là : mauvaise signalétique dans le Palais des Congrès, un manque de communication évident et des visiteurs qui n’étaient pas au rendez-vous. De plus, deux grandes galeries parisiennes n’étaient pas présentes : Marwan Hoss et Samy Kinge» réagit Gilles Naudin. Seul le responsable de la galerie Vivendi, Mark Hachem, conserve un discours modéré : «Certes, le salon n’a pas été une grande réussite. On ne peut pas non plus le classer parmi les manifestations les plus rentables car je n’ai vendu qu’une seule pièce mais il n’en reste pas moins intéressant». Selon Mark Hachem, les dates choisies sont pour beaucoup dans le manque de fréquentation. «Il était évident que le choix du week-end des élections présidentielles n’était guère judicieux. À cela il faut ajouter un manque de publicité et un lieu d’accueil peu adapté».

L’avis de Bernard Thomel de la galerie Transparence de Biot permet d’étendre l’insatisfaction aux exposants de province. «Après avoir participé au salon de Beyrouth, je m’attendais à une manifestation similaire. Cela n’a pas été le cas. Le stand m’a coûté cinq mille euros et je n’ai rien vendu. Pour moi Artsud, c’est fini». La galerie Brûlée de Strasbourg tient le même discours. «Sur un pan conceptuel, ce salon aurait pu être intéressant. C’était la première fois que je participais à un salon parisien et je n’ai vendu que quelques sérigraphies».


 Stéphanie Magalhaes
29.04.2002