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From Container to Don't walk, Gabriel Orozco, Artimo Foundation and Stedelijk Museum Amsterdam


Gabriel Orozco, un plasticien à Manhattan

Les souvenirs new-yorkais et hollandais de Gabriel Orozco ou la banalité enchantée…

Le Musée Stedelijk d’Amsterdam publie chez Artimo un recueil consacré à l'artiste mexicain Gabriel Orozco, qui y avait exposé en 1997 cinq vidéos digitales tournées à New York et Amsterdam, de même que des dessins et objets choisis. L’ouvrage regroupe près de trois cents clichés tirés des films par le conservateur de l’exposition, Martijn van Nieuwenhuyzen, avec l'approbation de l’artiste.

C’est un kaléidoscope d’impressions du quotidien, d’images piochées dans la rue et juxtaposées en un désordre apparent, plein de surprises et d’humour. L’artiste semble vouloir vous prêter son propre regard - un regard flou de caméraman - pour une balade sur les trottoirs sales des villes ou un envol vers les toits des gratte-ciels. De furtives et déconcertantes rencontres achèvent de vous troubler. Si une série de cyclistes vous donne la sensation rassurante de reconnaître Amsterdam, Gabriel Orozco s’empresse de glisser un iguane ou le chanteur de « Kiss » entre les pages-photos, avant de laisser à une peau de banane le soin de vous déséquilibrer définitivement. A la manière d'un chronophotographe, les clichés s'enchaînent et inventent une histoire dont vous êtes l'acteur involontaire. Les images décrivent un quotidien banal mais, assemblées en un véritable tourbillon, elles dépaysent étrangement.

On s’abandonne sans retenue à cette promenade. En dernière page, un avion dans le ciel bleu… On serait tenté d'y voir une image prémonitoire, l'annonce d'une catastrophe à venir. Et l'on se prend à mieux savourer ces images anodines d'un « avant », qui prennent soudain la valeur d'un documentaire.




 Amélie de Maupeou
20.09.2001