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Expositions

Jenny Holzer Projections Xénon, Dune du Pyla, 26/05/2001 © Photo : Gaëlle Delflie


Jenny Holzer Various texts, Centro Cultural Recoleta, Fundación Proa, Buenos Aires, 2000 © Photo : Gabriel Liporace


Jenny Holzer, quand les mots deviennent art

Jenny Holzer, qui exploite depuis un quart de siècle les innombrables possibilités de l’écriture, a aujourd'hui carte blanche à la Salpêtrière, à Paris.

Née en 1950 à Gallipolis dans l’Ohio, Jenny Holzer poursuit des études d’art plastiques centrées sur le dessin, la peinture et la gravure. Après avoir effectué de nombreux voyages à travers les grandes capitales artistiques, elle s’intéresse aux artistes conceptuels comme Joseph Kosuth, qui travaille sur le langage. Elle est aussi marquée par le travail de son professeur, Yvonne Rainer, sur le corps et les mots.

Après avoir investi, l’été dernier, l'espace de l'entrepôt Lainé au musée d'art contemporain de Bordeaux de ses lumineuses écritures, Jenny Holzer réapparaît en 2001 à Paris en tant qu’invitée de la trentième édition du « Festival d’Automne ». L’artiste américaine s’est installée à la Chapelle de la Salpêtrière. Elle y a déployé 4 panneaux électroniques lumineux de 36 mètres de haut et 22 centimètres de large sur lesquels est projetée une sélection de ses textes en français et en anglais. Y figurent sesTruisms (1977-79), qui sont ses premiers travaux sous forme d’aphorismes, Inflammatory Essays (1979-82), Survival (1983-85)... Ces panneaux électroniques lumineux fonctionnent selon la technologie LED (diodes électroluminescentes). Fixés sur une tour, installée au centre du chœur de la chapelle et arrimée de la coupole jusqu’au sol, ils sont orientés vers les quatre points cardinaux.

Ancrées dans l’actualité, ces œuvres découpées, fragmentées sont traversées par les intensités du monde. Le sida, la guerre du Golfe, les atrocités commises contre les femmes lors de la guerre en Yougoslavie sont autant de sujets qui la révoltent et qu’elle exprime à travers ses installations. La composante « féministe » reste significative dans la création de celle qui fut la première femme récompensée par le Lion d’Or en 1990 à Venise pour sa réalisation Moser an child - une œuvre sur les liens et les peurs qui unissent une mère à son enfant .


 Souad Hali
20.09.2001