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Brighton, sa jetée, son musée

Après deux ans de travaux et un investissement de 15 millions d'euros, le Brighton Museum & Art Gallery rouvre ses portes.


Nouvelle entrée
© Brighton Museum
Le programme de restauration a démarré, il y a sept ans. Le bâtiment victorien construit en 1873 n’avait pas été rénové depuis 1900. «Nous avons voulu faire entrer cet édifice dans le 21e siècle !» explique John Roles, directeur des collections et des expositions. «Les salles d’exposition étaient restées tel quel avec de vieilles vitrines et un éclairage peu adapté. Pour certains conservateurs, cela gardait son charme, mais des transformations étaient nécessaires pour une meilleure visibilité et une plus grande clarté. De nombreuses personnes, en visitant les salles modernisées, redécouvrent des objets.» L’ensemble du projet comprend également la remise en état d’un théâtre adjacent. C’est ce qui a motivé le choix du cabinet d’architecture Renton Howard Wood Levine (RHWL), qui a notamment participé à la rénovation du London Coliseum. Pour le réaménagement des espaces intérieurs, le musée a fait appel à des architectes spécialisés dans la muséologie : J.J.A. et Robin Rye Associates.


Salle d'exposition «Body»
© Brighton Museum
Le nouvel accès au musée est plus évident et plus visible. Contrairement à l’ancienne entrée, il se trouve dans les jardins, orientés vers le centre ville. Ce vaste espace d’accueil comprend une boutique, une cafétéria et facilite la visite de personnes handicapées. Par ailleurs, le musée a développé ses structures éducatives qui peuvent dorénavant accueillir 40 000 personnes par an contre 14 000 les années précédentes. L’ensemble des collections est entièrement réorganisé. Neuf sections présentent tour à tour un important fonds d’arts décoratifs du 20e siècle, de mode et de textiles, ainsi qu’une collection d’art contemporain comprenant des œuvres de Frank Stella ou d’Alexander Calder. L'histoire de la région est traitée en deux parties. La longue tradition balnéaire de la ville - c'est à Brighton, à la fin du 18e siècle, que fut lancée avec le prince régent, futur George IV, la mode des bains de mer - est succinctement abordée. Des thématiques originales sont mises en place. Par exemple, la salle Body retrace la perception du corps dans l’histoire de l’humanité, à travers les vêtements, les tatouages ou la construction sociale d’un physique idéal.

«Nous avons fait une enquête auprès des visiteurs du musée, mais aussi auprès de ceux qui ne s’y rendent jamais», précise John Roles. «Nous en avons tiré les conclusions suivantes : la nécessité d’un meilleur éclairage des œuvres, une demande d’informations supplémentaires sur l’histoire de Brighton, mais aussi… des bancs pour se reposer.» Les murs et les plafonds sont repeints dans des tons plus lumineux et plus légers et les objets, disposés de façon plus claire. Les nouvelles technologies et le multimédia font leur entrée au musée avec des bornes informatiques ou des vidéos proposant des informations complémentaires. «Nous avons souhaité travailler avec diverses communautés de Brighton pour que le musée soit vraiment celui des habitants de la ville. C’est un moyen d’attirer aussi de nouveaux publics...»


 Laure Desthieux
04.05.2002