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Expositions

La ballade d’Hamish Fulton

La Tate Britain rend hommage au photographe et sculpteur (né en 1946) qui se qualifie lui-même d’«artiste en marche».


Hamish Fulton, Winter Solstice
Full Moon, The Pilgrim's Way
,
1991© Collection of the Artist /
Courtesy of Annely Juda Fine
Art, London / Tate Photography
Est-ce la première exposition consacrée à cet artiste à la Tate Britain ?
Ben Tufnell, commissaire de l'exposition. C’est la première depuis la séparation entre Tate Modern et Tate Galleries. Hamish Fulton est présent dans les collections de la Tate Modern.

Comment avez-vous travaillé avec l’artiste ?
Ben Tufnell. L’exposition est le fruit d’un an de collaboration. Hamish Fulton a passé beaucoup de temps à observer les salles d’expositions. Nous avons discuté des œuvres que nous souhaitions exposer, lesquelles seraient les meilleures pour quelles salles, etc. Nous avions convenu de représenter le travail de ces dix dernières années et de ne pas faire une rétrospective. Mais nous avons tout de même opté pour quelques œuvres-clés des années précédentes. Cette expérience s’est révélée excellente parce qu’Hamish Fulton est un artiste très ouvert à la discussion.


Hamish Fulton, The Distance,
England
, 1997.Photographie avec
texte 43,8 x 48,9 cm. Courtesy
Danese Gallery, NY © the artist
Comment s’organise l’exposition ?
Ben Tufnell. Nous présentons 96 œuvres réparties dans 7 salles d’exposition. La première de ces salles est une sorte d’introduction à son œuvre. Les six autres ont des thématiques différentes. Puisqu’il ne s’agit pas d’une rétrospective, il n’était pas nécessaire de procéder chronologiquement. Nous avons donc choisi d’avancer par thèmes ou par idées. Une salle est consacrée au sujet. La borne kilométrique comprend une série où il a pris en photo des objets qui indiquent où nous sommes, combien de chemin a été parcouru, ou encore combien il reste à faire... Une salle se concentre sur le support papier. Nous exposons aussi un ensemble de photographies de 1969, pour lesquelles il s’est photographié et a ajouté des collages avec un texte simple. Ces œuvres n’ont jamais été montrées au public.

Le travail d’Hamish Fulton est intrinsèquement lié à la nature, est-il engagé dans une cause environnementale ?
Ben Tufnell. Non, pas officiellement. Il ne veut pas faire un art politique. Il reste discret sur ce point. Cependant, il a tenu à ce que les livrets de l’exposition soient imprimés sur du papier recyclé. En outre, son œuvre reflète son attention aux droits de la personne humaine. Il s'intéresse, par exemple, au problème des Indiens d’Amérique ou à celui de l’occupation du Tibet par la Chine...


 Laure Desthieux
17.05.2002