Home > Le Quotidien des Arts > Gabriele Basilico : oui à la commande publique en photographie

Politique culturelle

© Gabriele Basilico, les arènes d'Arles


Gabriele Basilico : oui à la commande publique en photographie

Le photographe italien réalise actuellement une campagne sur les monuments antiques de Provence dans le cadre d'un ambitieux plan de restauration.

Sur combien de monuments opérez-vous?
Gabriele Basilico.
Ma commande porte sur 10 sujets, dans 8 lieux. Ce sont pour la plupart des monuments connus : les arènes d’Arles, le théâtre d’Orange, les sites de Vaison-la-Romaine et Saint-Rémy-de-Provence. Mais il y a aussi une crypte à Marseille et un site de fouilles à Fréjus. Tous sont très chargés du point de vue esthétique et, je dirais, poétique.

Quand aurez-vous terminé?
Gabriele Basilico.
J’aurais aimé terminer à la fin du mois d’octobre et publier ensuite un livre chez Actes Sud. Mais je suis tout à fait libre de travailler à mon rythme.

Avez-vous d’abord fait des repérages?
Gabriele Basilico.
Bien sûr. Je viens justement d’en terminer un à Marseille, Fréjus et Nice.

Photographiez-vous le monument dans son environnement ou doit-il être isolé de son contexte?
Gabriele Basilico.
Je suis libre de replacer le monument dans le site. Parfois c’est intéressant de le faire, comme dans le cas des arènes et du théâtre antique d’Arles. Parfois pas du tout, comme à Saint-Rémy-de-Provence. D’une manière générale, et je crois que cela caractérise mon travail, je m’efforce de mettre en place une dialectique entre l’architecture et l’environnement.

Devez-vous montrer du monument quelque chose en particulier, par exemple son usure, en vue d’une restauration future ou d’une meilleure protection contre les agressions du monde extérieur ?
Gabriele Basilico.
Même s’il s’agit de monuments qui vont faire l’objet d’un programme de restauration, mon propos est d’abord documentaire et je n’ai pas d’instruction en ce qui concerne les détails du monument ou son état. Je dois faire un constat, mais mon regard est bien évidemment très personnel, différent de celui d’autres photographes comme le Belge Gilbert Fastenaekens ou l’Espagnol Jordi Bernado.

Est-ce pour un regard très objectif que vous avez été choisi?
Gabriele Basilico.
Je dirais plutôt que c’est pour une production qui est chez moi très compréhensible. Et puis le noir et blanc concentre le regard sur les formes, exclue toute tentation de romantisme.

Dans quel format opérez-vous?
Gabriele Basilico.
Le 4 x 5’.

Aviez-vous déjà travaillé auparavant sur des monuments historiques?
Gabriele Basilico.
De temps à autre, mais pas selon cette démarche. En Italie, le monument historique est inévitable dès lors que l’on travaille sur le paysage. Ici, je mène une approche plus concentrée sur le sujet dans son rapport avec les lieux.

Comment définiriez-vous votre approche?
Gabriele Basilico.
Je pourrais seulement travailler sur l’objet architectural, sa forme, son style, mais ce qui m’intéresse c’est ce que représente le monument aujourd’hui, comment il prend place dans notre monde contemporain.


 Gabriel Bauret
21.09.2001