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Buenos Aires : un musée sur fond de crise économique

La capitale argentine a inauguré hier la collection d'art moderne et contemporain qu'elle attendait depuis longtemps.

Les hispanophones sont friands de sigles sonores. Après Barcelone et son MACBA, voici le MALBA de Buenos Aires. En d'autres termes, le Museo de Arte Latinoamericano de Buenos Aires. Le président de la Rúa l'a inauguré hier. Il est né de la volonté d'un millionnaire local, Eduardo Costantini, qui donne ainsi un débouché à la collection qu'il a réuni depuis une trentaine d'années. Parmi les artistes qui ont eu ses faveurs, on retrouve les grands noms du panthéon ibéro-américain - les mexicains David Alfaro Siqueiros, Diego Rivera et Frida Kahlo, le brésilien Lasar Segall, le chilien Roberto Matta, le colombien Fernando Botero ou le cubain Wilfredo Lam. Mais aussi des post-impressionnistes, des expressionnistes ou des représentants de la Nouvelle Figuration, bien moins connus en Europe.

Au total, ce sont près de 300 œuvres qui seront exposées dans un musée construit sur les plans des architectes cordouans (du Córdoba argentin et non espagnol) Alemán, Fourcade et Tapia. Le directeur, Agustín Arteaga, a accepté d'abandonner sa prestigieuse position au musée des beaux-arts de Mexico pour descendre vers le cône sud. Une politique d'expositions va être développée. On annonce notamment une rétrospective Liechtenstein, puis un événement Kahlo-Rivera, qui ne se distingue pas par une originalité fracassante. Mais les impératifs économiques d'une telle structure ne doivent pas être négligés. En attendant, on peut savourer l'arrivée du printemps austral au café, qui résone des éclats de l'accent porteño, face à l'animation de la plaza Perú…


 Rafael Pic
21.09.2001