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Patrimoine

Francisco Zurbarán, Lévi, Bishop of Durham Palace, Bishop Auckland


L'Eglise d'Angleterre solde ses Zurbarán

En proie à des difficultés financières, l'église anglicane a décidé de se séparer de 13 toiles du maître espagnol, exposées dans le palais de l'évêque de Durham. Les modalités de la cession ne sont pas encore connues.

Le Conseil des Gouverneurs de l’Eglise d’Angleterre a exprimé jeudi son souhait de vendre 13 toiles conservées au palais de l’évêque de Durham, à Bishop Auckland, dans le nord-est de l’Angleterre. Il s’agit des portraits du patriarche biblique Jacob et de ses douze fils, de la main du peintre espagnol Francisco Zurbarán (1598-1664), l’un des maîtres du Siècle d’Or et le principal représentant du ténébrisme. Les toiles ont été achetées en 1756 par l’évêque de Durham mais leur provenance reste obscure - on prétend qu’elles ont été apportées sur les îles Britanniques par des pirates. L’ensemble est évalué, selon les souces, entre 50 et 200 millions de francs. Les tableaux n’appartiennent pas à l’évêché de Durham mais aux Church Commissioners - l’organisme chargé depuis 1948 par le Parlement de gérer les biens temporels de l’Eglise anglicane. L’Eglise explique que les revenus de ses biens mobiliers et immobiliers doivent servir avant tout à financer les paroisses dans le besoin, les pensions du clergé et les activités pastorales en général et que la vente de ces tableaux avait déjà été évoquée à plusieurs reprises.

Devant la levée de boucliers que cette annonce à suscitée - on remarque la présence de l’évêque de Durham dans la file des opposants - un porte-parole a fait savoir que le Conseil des Gouverneurs n’avait pas encore défini les modalités de la vente (enchères ou cession de gré à gré) et qu’il verrait d’un bon œil le maintien des tableaux dans le nord-est de l’Angleterre. La National Gallery de Londres aurait manifesté son intérêt. De son côté, la presse espagnole signale que le Prado est aussi sur les rangs. Lors d’une exposition consacrée à Zurbarán il y a quelques années, le musée madrilène avait déjà exposé toute la série de Jacob et ses fils.


 Rafael Pic
22.09.2001