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Expositions

Les joyaux de la couronne

Le château de Seneffe, en Belgique, ouvre ses portes aux grands noms du bijou contemporain. Invités d’honneur : les créateurs anglais.


Patrick Marchal
© WCC-BF
Pour la première fois en Belgique, une triennale européenne célèbre le bijou contemporain dans un monument historique. À la question : Pourquoi commencer par les créateurs anglais ? Bernard François, commissaire de l'évènement répond : « Il fallait bien des premiers. L’Angleterre est un pays phare dans le domaine de la création ». Parmi les participants belges, Thierry Bontridder choisit le titane comme matière de prédilection à l’exemple de cette couronne sculptée au laser, Michel Delperee préfère mélanger l’or à des matériaux de récupération tandis que Christine Keyeux travaille le papier sous toutes ses formes. Un créateur comme Patrick Marchal n’hésite pas à couler, souder, ajuster, riveter et oxyder pour obtenir des pièces originales comme cette bague en forme de lèvres sur un support architecturé. Le travail très féminin de Doris Stein accorde une préférence au bambou dans ces deux broches en vermeil, cuivre oxydé, héliotrope ou citron chrysopras. La nature est également au centre des créations de Margarita Weiser qui évoque un univers à la fois végétal et animal. Couleurs vives et influences du Pop Art caractérisent les broches-pendentifs de Christian Wuytack alors qu’Hubert Verstraeten se différencie par son habitude à découper dans la masse ses bagues en or massif.


Thierry Bontridder
© ADAGP
Photo : WCC-BF
Contrairement aux créateurs belges, qui ne possèdent pas d’écoles artistiques consacrées au bijou contemporain, les Britanniques ont accès à un apprentissage du plus haut niveau. Les vingt artistes sélectionnés illustrent la diversité des techniques et des matériaux utilisés. Alan Craxford utilise des pierres uniques, Jacqueline Mina développe une technique de « fusion-incrustation » et la Pebble ring, bague galet de Rowena Park, associe résines acryliques, argent et feuille de platine. Certains créateurs se veulent à la pointe des nouvelles technologies comme Ann Marie Shillito qui cherche à intégrer la conception assistée par ordinateur à ses réalisations. Quant aux sources d’inspiration, elles sont diverses : les cultures génétiquement modifiées sont à l’origine de la bague GM1 de Nick Aikman, les créatures de cortèges chinois sont perceptibles dans les bijoux de Peter Chang. « Nous pensons déjà à la seconde édition de cette triennale qui invitera certainement l’Espagne », conclut Bernard François.


 Stéphanie Magalhaes
26.06.2002