Home > Le Quotidien des Arts > L’héritage Thorez fait florès

Marché

L'héritage Thorez fait florès

Seules les oeuvres du couple Thorez ont dépassé les prix estimés lors des enchères de lundi chez Francis Briest.

PARIS, 4 juin (AFP) - Le dessin de Picasso et les trois oeuvres de Fernand Léger que les héritiers de Maurice et Jeannette Thorez mettaient en vente, ont fait bien mieux que leurs meilleures estimations, lundi soir lors d'une vente aux enchères qui n'a pas été un succès, a-t-on appris mardi auprès du commissaire-priseur. La «Maternité» de Pablo Picasso - dessin à la mine de plomb et pastel sur papier exécuté en 1963 -, a été enlevée à 365.000 euros, soit plus de quatre fois son estimation haute (90.000 euros), dans la salle bondée de l'Hôtel Marcel Dassault, a précisé Me Francis Briest, qui menait la dispersion.

L'«Etude pour les constructeurs» de Fernand Léger, gouache et lavis d'encre sur papier (1950) a triplé ses estimations pour atteindre 188.000 euros. L'artiste avait eu l'idée de cette oeuvre, après avoir croisé sur la route des pylônes à haute tension en construction et, penchés dessus, des hommes qui y travaillaient. «Ces hommes tout petits comme perdus dans un ensemble rigide, dur, hostile, racontait-il, c'est cela que j'ai voulu rendre sans concession. J'ai évalué à leur juste valeur le fait humain, le ciel, les nuages et le métal ». «Les Amoureux» (1955) et «La Fermière et la vache» (1954), deux aquarelles, encre et gouache sur papier, les ont quasi-doublés, partant respectivement à 130.000 et 17.000 euros.

Picasso et Léger nouèrent de grands liens d'amitié avec Maurice Thorez, qui fut secrétaire général du Parti Communiste. Fernand Léger et sa femme Nadia furent également adhérents du PCF, comme en témoigne la mention accompagnant «Les Amoureux», envoyés par Nadia Léger aux Thorez, «en souvenir de l'amitié de Fernand Léger, le peintre, le camarade. N. Léger».

Au cours de cette vente d'art moderne - la première des grandes ventes de la
saison à l'Hôtel Dassault -, une huile sur toile de Paul Signac, «Bellevue» (1899) a été vendue pour 1,29 million d'euros, soit le Signac le plus cher vendu en France, cette année, mais toutefois pas un record. Le produit total de la soirée s'est élevé à 5,05 millions d'euros, moins qu'espéré, en raison notamment d'un certain nombre d'invendus - comme deux toiles de Victor Brauner, pourtant un des temps forts de la vente - qui ont représenté environ un quart des lots.
ab/fjb/Glk

Toutes les informations d'origine AFP reproduites dans cette page (dépêches, photos, logos) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2002 Agence France-Presse


  AFP
05.06.2002