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Musées

L’art moderne entre au couvent

À Valladolid, le monastère de San Benito a été transformé pour abriter la principale collection privée espagnole. Son directeur, María Jesús Abad, nous présente les lieux.


Patio Herreriano
D’où vient l’idée de créer le musée Patio Herreriano ?
María Jesús Abad.
Le processus a commencé en 1995 avec la publication, chez Alianza Editorial, du catalogue de la collection, dont la constitution avait été décidée en 1987 par un groupe de vingt-trois entreprises espagnoles. Au vu de la qualité des œuvres, les mécènes ont pensé que la collection méritait mieux que de rester dans un entrepôt et de circuler pour quelques petites expositions. Après plusieurs contacts sans suite, avec Madrid et Barcelone notamment, la mairie de Valladolid nous a proposé à l’été 1999 le superbe bâtiment du monastère de San Benito - et en particulier son cloître, le Patio Herreriano - qui était en cours de restauration mais sans destination définie. Tout est allé très vite : l’accord a été signé au début 2000. Il prévoit un prêt gratuit de la collection pour une période de cinq ans, renouvelable tacitement. Par ailleurs, la collection doit continuer à s’enrichir.


Patio Herreriano
Comment se présente le musée ?
María Jesús Abad.
L’ensemble comprend deux parties principales : d’une part, la partie ancienne, qui est le cœur du musée et qui est représentée par un cloître du XVIe siècle, et, d’autre part, trois nefs lesquelles, à l’exception de celle qui conserve sa voûte du XVIe siècle et des restes de fresques, avaient déjà été soumises à de nombreuses transformations. Les salles d’exposition sont au nombre de onze. A cela, il faut ajouter une aile totalement neuve, où se trouvent la cafétéria et les réserves. On doit aussi mentionner un espace très particulier : une chapelle gothique du XIVe siècle, où l’ancien et le moderne se combinent de façon spectaculaire.

Que contient la collection ?
María Jesús Abad.
Les artistes représentés sont plus de cent soixante et la collection compte huit cent cinquante-et-une œuvres (mais nous sommes actuellement en négociation pour en acheter d’autres). La période couverte s’étend de 1918 jusqu’à nos jours. En ce qui concerne les techniques, la collection, jusqu’en 1995, a essentiellement accueilli peintures et sculptures. Cette année, un événement nous a ouverts de nouveaux centres d’intérêt. Il s’agit du don des archives et de la bibliothèque d’Angel Ferrant, un artiste dont nous possédons déjà des œuvres, notamment quatre cents dessins. Il nous a semblé intéressant d’aller plus loin dans la connaissance d’un artiste - en l’occurrence Ferran - et, par ailleurs, de continuer à acquérir régulièrement des œuvres sur papier.

Propos recueillis par Maite Vendrell (ArtNews Digital).


 Maite Vendrell
14.06.2002