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Politique culturelle

Des cours de patrimoine au programme

Une mission commandée par le gouvernement travaille sur des actions d'éducation au patrimoine destinées aux écoles

GLUX-EN-GLENNE (Nièvre) - Pour les cinq ans à venir, le patrimoine, comme n'importe quelle autre matière artistique, pourra être enseigné aux écoliers et lycéens français, qui ne se contenteront plus seulement de la traditionnelle visite de fin d'année dans un musée. Cet objectif est inscrit dans le plan pour le développement de l'éducation artistique et culturelle, lancé en décembre 2000 par les ministères de l'Education nationale et de la Culture et confirmé par le nouveau gouvernement.

De lundi à mercredi, la Mission de l'éducation artistique et culturelle du ministère de l'Education nationale a réuni soixante-dix personnes travaillant dans différents organismes culturels et éducatifs, au Centre archéologique européen de Glux-en-Glenne (Nièvre), proche du mont Beuvray. Sur cette colline, les archéologues fouillent les vestiges de Bibracte, la capitale des Eduens, l'un des peuples gaulois les plus puissants à l'époque de la guerre des Gaules. Lors de ce séminaire a été constitué un réseau national formé de «pôles nationaux de ressources» (PNR), selon le jargon administratif en usage. Ces PNR, «têtes de réseau», auront pour tâche d'accompagner la mise en œuvre des actions. Pour l'éducation au patrimoine, neuf lieux ont été choisis, parmi lesquels le musée du Louvre, le Centre du mont Beuvray, les services éducatifs des musées de Strasbourg, la Saline royale d'Arc-et-Senans (Doubs), des structures à Marseille et à Arles pour le patrimoine antique.

Au début des années 1980, avaient été lancées, à titre expérimental, les «classes patrimoine» sur le modèle des classes de neige. Mais les initiatives restaient locales. Depuis vingt ans, la notion de patrimoine s'est imposée en France, comme le prouve le succès des Journées du même nom. Les écoles et les lycées sont désormais touchés par la vague. «L'enjeu est de passer de la traditionnelle visite de fin d'année dans un musée à un travail sur l'ensemble de l'année», estime Yannick Lintz, conseillère pour le patrimoine et les musées à la mission de l'éducation artistique et culturelle. Pour cette ancienne conservatrice de musée, «le patrimoine est un objet à part de l'éducation artistique». «On touche à la culture générale, à la citoyenneté, à l'héritage culturel, ce n'est pas le même enjeu que la sensibilisation à la création artistique», dit-elle. Une circulaire, adressée le 22 avril par les deux ministères aux directions régionales des affaires culturelles, aux rectorats et aux inspections académiques, dresse le cadre général de l'action, affirmant que «l'ambition d'une telle éducation dépasse la simple idée de l'apprentissage de références historiques». «Elle doit apprendre à regarder de manière active, c'est-à-dire aussi critique, les formes, les images et les réalités qui composent notre environnement et qui sont les manifestations de créations successives des hommes et des sociétés qui ont constitué notre patrimoine et notre cadre de vie», poursuit le texte. Il affirme qu'«aujourd'hui, dans l'éducation d'un enfant, cet enjeu est majeur pour qu'il apprenne à se situer dans le présent et dans l'avenir».

par François BOUGON

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  AFP
13.06.2002